Tu préfères quand ça finit bien ?

Dis, est-ce que toi, tu préfères quand ça finit bien ? C'est important comme question. Un livre, un film, une histoire, une dispute, une réunion de travail, tu préfères quand ça finit bien ?

J'ai du mal à me prononcer parce que je trouve que ça dépend du contexte. Une dispute par exemple, en fonction du sujet, de la façon dont elle est née, subitement ou murie depuis plusieurs jours, on peut avoir envie de la faire durer. Quand je m'embrouille avec Chouchou, souvent pour des broutilles, des fois des trucs plus graves, c'est parfois dur de résister à la tentation de ne pas remettre "deux sous dans la musique" comme dit Maman.

Tu vois, ce moment particulier où tu sais que tu as déjà un pied près de la limite, sur la ligne jaune, et que si tu dis encore une vacherie, si tu insistes sur le nœud de la prise de tête, ça va aller trop loin. Tu le sais et pourtant, en toute conscience, tu la dis quand même la parole de plus. Difficile de savoir si c'est pour aller au bout de ton raisonnement, ou de ta mauvaise foi, ou parce que ça te fait du bien de vider ton sac, ou parce que t'as envie que ça finisse mal. La parole de trop, celle qui fait basculer vers le côté obscur, là où le raccommodage va être plus compliqué que prévu, je la reconnais avant de la dire. Je ne pourrais donc pas sortir l'excuse bidon du "mes mots ont dépassé ma pensée". Bullshit !
Avec les années (enfin, ça va, je suis pas si vieille non plus), je sais tourner plusieurs fois ma langue dans ma bouche avant de parler pour ne pas la dire, la connerie. Donc si je le fais, c'est que je veux que ça finisse mal.

Une histoire, tu préfères quand ça finit bien ou mal ? Personnellement, les fins qui finissent bien m'emmerdent un peu. Surtout dans les histoires cucul et les films à l 'eau de rose, c'est tellement attendu que ça en devient chiant. D'un autre côté, si ça finissait mal, ces histoires là ne seraient plus rangées dans cette catégorie ! Mais comme je suis pleine de contradictions, je suis très contente quand Carrie Bradshaw finit par épouser Mr Big. Et je pleure d'émotion bien sûr. Et j'aime ça, pleurer d'émotion.

Mais quand il lui pardonne d'avoir bécoté l'autre grand couillon d'Aidan, ben ça me fait chier. En plus il lui offre un diamant pour lui dire que c'est pas grave. Alors que d'une, elle aurait mérité qu'il la plante là comme une conne, et que d'un autre côté, pourquoi elle lui a dit, bon sang ? A quoi ça sert la vérité si ça fait plus de mal que de bien ? Oui, mais elle n'aurait pas eu de diamant sans ça. Donc, le coup de la vérité, ça se discute. Jean-Luc ? Ah, non pardon.

Forcément, si t'as jamais vu Sex & the City, ça te parle pas trop tout ça. Je comprends.

Au fur et mesure que je développe mon argumentation en présentant les pour et les contres (excuse, j'ai potassé le français avec Crapaud-poilu, ça laisse des traces), je me rends compte que finalement, les histoires qui finissent mal, c'est mieux si ce ne sont pas les nôtres. Quand ça demeure de la fiction, un livre, un film, ça fait du bien parfois car finalement, c'est pas chez nous la vilaine fin.

Dans l'histoire que j'écris (qui n'est pas de la grande littérature, on est d'accord) et qui est une histoire d'amour (what else ?), j'ai l'envie un peu honteuse que ça finisse un peu mal. Mais j'ai du mal à assumer ce côté un peu vicelard sadique qui fait que je vais kiffer faire souffrir mes personnages.

Tu crois qu'il faut que j'assume ?...
T'aimes ça quand même, toi, les histoires qui ne finissent pas avec une envolée de colombes, un soleil couchant et des violons ?
T'aimes ça, les histoires qui finissent mal ?