Chambre à part

Je ne sais pas ce qui s'est passé samedi, mais en fin d'après-midi, je me suis retrouvée avec des nausées horribles, mal au bide, et une fatigue intense. J'avais rien mangé de spécial le midi et personne dans la famille n'avait de symptômes similaires, donc, ça devait pas être la bouffe. Toujours est-il que je n'ai pas dîné...

Et que j'étais au lit à 19h35. J'ai lutté pour pas faire de peine à Claire Chazal et je me suis endormie, en chien de fusil, vers 20h20. J'ai cauchemardé, j'ai dû avoir de la fièvre un peu, je me suis réveillée, Chouchou ronflait, ça n'allait pas, j'avais trop chaud, j'avais sommeil mais je n'arrivais pas à dormir. Je me suis levée et j'ai changé de chambre.

Je suis allée me réfugier dans la chambre d'amis. J'aime bien cette chambre, elle est petite, le plafond est mansardé, un peu bas et le velux au-dessus du lit a vue sur la pleine lune. Les draps étaient frais, plus de bruit. Je me suis rendormie, me suis à nouveau réveillée complètement en travers du lit, rendormie une fois de plus et vers 6h30, j'ai regagné la couche conjugale.

Pas bien d'intérêt tout ça, tu penses... C'est pas faux, c'est juste l'introduction.

Comment, sans ce préambule, avouer que j'adore dormir seule ? Ou plutôt, j'adore dormir seule quand je sais que ça n'est pas définitif et que c'est mon choix. J'adore dormir seule quand Chouchou est là, j'aime pas dormir seule quand il n'est pas là. Non, je ne me suis pas trompée de phrase. Quand il n'est pas là, j'ai du mal à m'endormir... je traine devant la télé en zappant jusqu'à des heures impossibles. Mais après, qu'est-ce que je dors bien ! En temps normal, les nuits où je peux dire que j'ai super bien dormi sont rares.

Chouchou est un ronfleur et en fonction du contexte, des fois, je supporte et des fois, carrément pas. Ça dépend bien sûr de l'intensité du ronflement, directement liée à différentes raisons : rhume, trop de fatigue ou fonction de la quantité d'alcool absorbée (il suffit de pas beaucoup, mais c'est exponentiel). Moi aussi, je ronfle sûrement un peu, mais c'est lui gagne à tous les coups.

La qualité de mon sommeil s'est pourtant améliorée il y a quelques années, quand nous sommes passés d'un lit de 140 à un 160. C'est fou comme 20 cm peuvent faire la différence. Tu peux prononcer cette phrase dans un autre contexte, mais je veux pas savoir ;-)

Nous sommes deux costauds et une cohabitation saine ne peut se faire que dans un paddock adéquat. Le pied étant un 180, quelquefois testé dans certains hôtels et là, waouh. C'est comme si j'étais seule, comme si j'avais toute la place pour moi, mais il suffit de deux roulades pour que je le retrouve.

S'endormir à deux, se câliner avant de faire dodo (je lui gratte le dos tous les soirs pendant 20 minutes ; c'est pas d'la chance ça ?), puis se séparer pour faire une bonne nuit et se retrouver au matin, c'est ça qu'il me faudrait. En plus, on n'a pas le même rythme, lui, il s'endort très tôt et moi, moins. J'adore lire au lit, mais il ne supporte pas la lumière, même toute petite. La vie de couple n'est qu'une somme infinie de compromis... et en ce qui concerne la nuit, les compromis, c'est plutôt moi qui les fais. Si je pouvais dormir dans la chambre d'à côté, je pourrais lire avant de m'endormir. 

Mais si on ne partage plus le même lit, on est quand même un couple ? J'ai l'impression que les gens qui font ça, ils ont passé un cap dans leur vie à deux, et qui ne va pas dans le bon sens... On va mettre mon besoin de solitude nocturne sur la nausée... Ou sur la pleine lune qui me fait passer de mauvaises nuits.

Et puis, je doute très sincèrement que Chouchou soit d'accord. En plus, ça ferait le double de draps à changer !