C'était hier...

Hier, c’était mon anniversaire.  Oui, merci. Je te remercie parce que tu as sûrement pensé dans ta tête « ah, bah joyeux anniversaire, alors », si tu es poli. Tu peux aussi vraiment le penser, sans que ce ne soit que de la politesse. Ou tu peux aussi n'en avoir rien à carrer.

C’était mon anniversaire et je ne l’ai pas vraiment fêté, comme depuis deux ou trois ans. Je dois avouer que j’ai du mal avec mon âge qui avance, je n’ai plus vraiment 30 ans, et ça ne me fait pas rigoler, même si tout le monde répète « l’âge, c’est celui qu’on a dans sa tête ». Dans ce cas, on va dire que j’ai fêté hier mes seize ans ;-)  Je n’ai guère plus, la plupart du temps, quand par exemple je chante dans ma salle de bains I’m sexy and I know it, en tortillant du cul.

Hier, c’était mon anniversaire. J’ai reçu une quantité incroyable de messages, de coups de téléphones, de publications sur mon mur Facebook, de messages laissés par des abonnées d’Hellocoton… Les coups de fil de ma famille se sont succédés entre 10h31 et 11h23, entrecoupés par une livraison de fleurs. Ça m’a fait plaisir d’avoir tout le monde au téléphone, ça m’a fait plaisir de voir que des personnes inconnues, mais pas tant que ça pour certaines, pensent à moi et me souhaitent des bons vœux, des bonnes choses, j’ai reçu un gros paquet de bisous, mes joues sont toutes roses. Ou alors j’ai trop forcé sur le blush.

Je n'ai pas fait la fête non plus, parce que j'ai quitté la maison hier à 13h30, pour prendre le train pour Paris, je vais suivre une formation pendant deux jours. C’est pas grave, on fera un petit dîner avec la famille la semaine prochaine, en même temps que l’anniversaire de Crapaud-poilu.

A vrai dire, je n’ai pas envie de faire la fête, je ne sais pas si ça reviendra mais je n’ai pas envie de fêter ce jour qui me fait vieillir un peu plus chaque année. Dans la série des phrases toutes faites, je pourrais ajouter "plus qu'hier et moins que demain". Ben ouais, c'est ça et j’ai une peur indicible, irrationnelle, que demain, je doive passer de l’autre côté. J’ai peur de ne plus être cette gamine de 16 ans, ou en tout cas, qu’elle devienne si ridicule que ça en soit pitoyable. A partir de quand devrais-je arrêter de porter du vernis à paillettes ? A partir de quand devrais-je arrêter de mettre des fleurs dans mes cheveux, sous peine de passer pour une grande fille attardée qui ne veut pas vieillir ? Je ne veux pas devenir comme ces femmes qu’on croise parfois dans la rue et dont on se dit qu’elle ferait mieux de vouloir faire leur âge plutôt que celui de leur fille. C’est ridicule, complètement irrationnel, et quand je rencontre certaines amies plus vieilles que moi, je me dis qu’elles sont géniales et que j’aimerais bien être comme elles, plus tard. Mais beaucoup plus tard. Pour le moment, ce que je veux réussir à savoir, c'est comment je vais réussir à porter du fluo ce printemps, sans avoir l'air de ressembler à Cindy Lauper en 1988.

Hier, j’ai eu 41 ans, et rien que d’écrire ces mots, ça me rend malade et je pleure. Hier, j’ai eu 41 ans et quand on m’a demandé mon âge, ces derniers temps, j’ai répondu « 39 » et je crois que c’est ce que je vais continuer à faire pendant encore quelques années. Tu diras rien, hein ?

Merci de m’avoir souhaité un joyeux anniversaire, mais ce que j’aimerais encore mieux, c’est que tu me souhaites un joyeux non-anniversaire. Juste de la joie, pour l’année qui vient et pour les suivantes. Sur ces belles résolutions, je fais un vœu…. Je souffle…. Youpi, toutes d’un coup.

16 bougies, pourtant, ça commence à en faire pas mal ;-)

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En haut, un extrait du magnifique bouquet de Chouchou... pour mon non-anniversaire.