Des voeux ou des résolutions ?

En ce 1er janvier (oui, je sais, tu lis et c'est peut-être le 2), il est une fucking tradition : prendre de bonnes résolutions et souhaiter de bons vœux aux autres. Comme je suis une casse-couilles, je vais faire le contraire : me faire des vœux à moi-même, et distribuer les bonnes résolutions aux autres. Égoïste, encore une fois ? Non pas tant que ça, la preuve...

Habituellement, le 1er janvier, c'est LE jour de l'année où je reste en pyjama (ou nuisette en mousseline, hein, pyjama, c'est pour situer), LE jour où je n'ai pas de scrupules à me lever à au moins... 10h, et où je glande devant la télé toute la journée. Même des fois, je me lave pas. La faignasserie du 1er janvier, j'adore ça. Cette année, pas le droit d'être faignasse. Parce que aujourd'hui, premier janvier deux mille douze, mon père et sa femme se sont arrêtés déjeuner chez nous, en revenant d'une soirée de St Sylvestre chez des amis et avant de retourner chez eux (on est pile au milieu de la route). Quand il l'a demandé, c'était difficile de dire non et en même temps, j'avais une terrible envie de dire non. Et puis finalement, la réponse a été "oui, bien sûr, pas de soucis, mais on fera simple... Vous serez là vers quelle heure ?". Raté pour la glande en pyj'.

Pas si égoïste que ça non plus quand le deuxième truc chiant, c'est bien sûr qu'il faut appeler tout de suite les grands-mères pour leur souhaiter une bonne année. Genre avant onze heures zéro zéro (du matin) sinon tu as le droit à une réflexion. Oui, je te jure, ça m'est déjà arrivé. De toute façon, je suis levée, mais c'est le principe d'obligation qui me gonfle. Déjà toute l'année, je suis obligée de faire des trucs que j'aime pas : rouler à 110 quand la limitation est à 110, aller travailler TOUS les jours et pas seulement quand j'ai envie, manger 5 fruits et légumes par jour. Ah non, ça je le fais pas. Donc le coup de fil règlementaire, ça me pompe un peu, mais je suis une gentille fille, alors j'appelle (les bons vœux, s'ils sont faits à 17h00, il peuvent être agréables quand même, mais bon). Passons. Et revenons à nos brebis (girl powa, aux chiottes les moutons).

Donc, voici les bonnes résolutions qu'il faut prendre : 

Chouchou, sois gentil, tous les jours et pas seulement les jeudis impairs, et gentil ne veut pas seulement dire "fais-moi un cadeau", gentil, c'est aussi dire "salut ma chérie, tu as passé une bonne journée", et m'écouter t'expliquer (sans ronchonner) pourquoi, non, justement, j'ai passé une journée pourrie.

Crapaud-poilu, n'imagine pas que le comportement de ton père est toujours le modèle à suivre. Ok pour lui piquer la recette du risotto, mais pour le côté casse-couilles, évite.

Les gens : arrêtez de me faire chier. Ça s'applique à plein de gens, dans plein de domaines, trop long à détailler, mais tu comprends le principe global, j'imagine ?

Allez, les vœux pour ma gueule maintenant (on va dire qu'on s'en fout de la probabilité de réussite, ok ?) : 

Que mon vernis à ongles tienne une semaine entière, sans retouche, sans s'écailler, même si je lave le plat à gratin sans gants.

Que le plat à gratin devienne autonettoyant.

Que j'arrête d'avoir peur à chaque fois que je me vois en photo.

Que mes dents blanchissent toute seules, en une nuit, sans rien faire.

Que je fasse des rêves hyper érotiques toutes les nuits, de ceux qui te laissent toute chose, et sans être bourrée de scrupules le matin, surtout quand Chouchou n'y fait même pas de la figuration.

Que mes rides se comblent d'elles-mêmes, pour que ma peau soit aussi lisse que le rebord du lavabo, mais en moins blanc, si je peux choisir la nuance.

Que reprennent les nouvelles saisons de Dr House, Grey's Anatomy et Glee, à des heures et à des jours où je peux les voir, sinon, ça compte pas.

Que l'arrachage des poils de la wouachacha devienne aussi agréable qu'un massage du cuir chevelu.

Que les fucking poils arrêtent de pousser sous la peau pour faire un vilain bouton.

Que les poils malvenus arrêtent spontanément de pousser, tout simplement. Ok, j'arrête avec les poils.

Que jouer de mon instrument de musique me devienne aussi familier que manier ma brosse à dents.

Que j'arrête de grossir, voire même que je maigrisse.

Qu'on arrête de m'offrir des chocolats au praliné, j'aime pas ça. En revanche, ceux à la pâte d'amande, tu peux, j'adore. Non, il n'y a pas de contrindication avec la phrase du dessus, je vois pas de quoi tu parles.

Que je sois augmentée pour compenser en partie le fait que Chouchou ne va plus avoir de travail bientôt.

Qu'on puisse partir en voyage quand on veut, où on veut.

Que les séances de cinéma soient à l'heure dont j'ai envie (par exemple 17h39), et pas à des heures fixes.

Que les connards qui bouffent des bonbons dans du papier qui crisse, au cinéma, finissent par pourrir au fond du Mordor, avec les dents brisées et les doigts crochus.

Que j'ai toujours envie de faire l'amour, même les soirs où ça a l'air mal barré (fatiguée, journée de chiotte, avis d'imposition dans la boite à lettres, poil qui pousse sous la peau au bord du clito).

Qu'il reste toujours à la boulangerie le pain que j'aime, même à 19h42. Bien entendu cuit le jour même (pas du décongelé) et encore tiède. Et que la boulangère soit souriante.

Que la téléportation soit enfin inventée et fonctionne. Putain, depuis le temps qu'ils en parlent à bord de l'Entreprise, y'en a pas un qu'est foutu de mettre le truc au point, sans déconner, qu'est-ce qu'ils branlent au CNRS ?

Qu'un bienfaiteur trouve mes écrits si tordants qu'il me propose un contrat d'enfer pour continuer à l'enchanter, incluant une résidence all inclusive dans le lieu de mon choix, pour pouvoir écrire tranquillou, en sirotant un Singapore Sling.

Que je puisse descendre des binouzes avec mes copains, et me coucher à 2 heures du matin, sans avoir mal au casque le lendemain matin.

Que les radars mobiles subissent un choc électromagnétique qui les dézinguent tous.

Que les gens qui viennent ici continuent à le faire et à y trouver un intérêt, que ça les amuse ou les émeuve (va y avoir de l’œil humide en 2012, je te préviens). Qu'ils invitent des copains (beaux gosses) et des copines (sympas).

Qu'à ma prochaine sortie shopping, j'essaye un pantalon et qu'il ferme du premier coup, sans même arrêter de respirer, alors que je l'ai pris dans le rayon sans conviction, vu qu'il fait une taille de moins que d'habitude.

Que le malheur m'épargne et que le bonheur m'appelle pour une colocation no limit...

Allez, on le finit à la traditionnelle : joie, amour, prospérité, bonnes baises, soldes à tout casser et où on trouve pile le manteau de ses rêves, humilité, amitié, fertilité (pour celles que ça branche), tranquillité, facilité, électricité, développement durable,...

"Et surtout la santé ..." (à dire avec des trémolos dans la voix et en serrant la main ou l'épaule bien fort).