J'ai jamais été douée pour emballer

J'ai jamais été douée pour emballer, ni les mecs, ni les cadeaux. Draguer, ça, ça va, faire un peu l'allumeuse aussi, je peux faire si je veux, mais au moment où il faudrait conclure, ben c'était pas top. Les cadeaux, c'est pareil.

Je suis pas trop mauvaise pour trouver le cadeau qui va plaire, essayer de faire plaisir à chacun et ce que j'aime le plus, c'est trouver le cadeau sans qu'on m'ait soufflé l'idée. Je fais des petites listes tout au long de l'année : une grosse liste pour moi, pour ne pas être prise au dépourvue, et dès que j'entends quelqu'un dire "tiens, j'aime bien ça", je le note dans un petit carnet, une page d'agenda, surtout pas dans un coin de ma tête, sinon ça va finir oublié entre les yaourts natures, la déclaration d'impôts et les chaussures à porter chez le cordonnier. J'ai une mémoire vive de poisson rouge, faut dire.

En revanche, emballer le paquet.... c'est bof bof.

Tu vas me demander pourquoi je me fais suer à faire des paquets cadeaux moi-même, j'ai qu'à les faire faire en magasin. Oui mais.... D'une part, je choisis des cadeaux sans paquet : achat à l'une ou l'autre de mes amies artistes, fabrication home made de sucre vanillé ou de confiture, à emballer moi-même donc. Parfois, en attendant à la caisse du magasin, je trouve que les paquets sont tellement moches que je préfère dire "non merci". Des fois c'est teeeeeeellement long, que je dis aussi "non merci", d'un air pincé et exaspéré. Oui, je peux être positivement désagréable parfois.

Donc arrivée à la maison avec tous mes petits sacs, je farfouille dans le tiroir pour faire l'état des lieux de mes réserves : j'ai quelques bouts de papier cadeau, dépareillés, une pleine bobine de bolduc(*) orange, du scotch, mais pas trop, des papiers de soie bien pliés. 

Je suis comme ma grand-mère, je garde tous les papiers récupérables. Je ne déchire jamais les papiers des cadeaux s'ils sont jolis, je les défais doucement pour pouvoir les conserver pour une autre fois. Forcément, si c'est un papier avec des Pères Noël qui s'enfilent des rennes, ben bof. Quand je reçois un colis par correspondance, il y a parfois du papier de soie dedans, hop ! lissé, plié, dans le tiroir. Même des fois le papier qui emballe les fleurs, s'il n'est pas mouillé. Tous ces petits papiers pliés attendent sagement que je les ressorte pour une nouvelle vie. Ce n'est pas de la radinerie, c'est.... familial. Je garde aussi les ficelles, les petits rubans et ma nouvelle lubie, les petites ficelles qu'il y a maintenant sur les épaules des vêtements pour ne pas qu'ils glissent du cintre. Ben j'en ai plein ! Pourquoi faire ? Je t'en pose des questions ?

Je cumule donc les difficultés : nulle en emballage, et pas le matos pour y remédier. J'adorerai savoir faire de jolis paquets, sans 45 morceaux de scotch de traviole, et dont la ficelle ferait de jolies ondulations et pas un infâme frisouillis digne des permanentes des années 80. J'adorerais savoir faire des paquets sans scotch, où c'est juste la jolie ficelle qui tient le papier. Je ne sais pas. Mon paquet a toujours l'air d'être passé sous un rouleau compresseur. Surtout que c'est rarement un truc facile, genre un livre ou un CD. C'est plutôt genre un serre-tête avec des fleurs et des plumes, ou un plateau pour l'apéro, ou.... des trucs pas faciles quoi.

Bon, c'est pas très grave dans le fond, ce qui compte, c'est le cadeau. Mais il parait que l'emballage compte autant que ce qu'il y a à l'intérieur. Si, dans un magazine féminin, j'avais lu dix pages sur "comment emballer ses cadeaux dans des foulards Hermès". Moi, je veux bien que tu m'offres un épluche légumes s'il est emballé dans un carré Hermès, je te promets, je ferai pas la difficile.

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(*)Bolduc, c'est une contrepèterie ou pas ?...