La vie, t'as cru que c'était un kiwi ?

Rituel beauté du vendredi : tranchez un kiwi en deux, passez le côté peau pour faire un gommage, le côté pulpe pour détoxifier la peau. Nan, je déconne. Le rituel du vendredi, c'est la question existentielle qui revient : non, mais t'as cru qu'la vie c'était un kiwi ?

La vie, c'est pas un kiwi quand je crois bien que j'ai tué un lapin sur le bord de la route, le soir de la St Valentin en plus. Il faisait nuit et ce crétin (lapin, crétin, ha ha) a décidé de traverser la route sous mes roues. Mais pas genre je le vois dans mes phares 50 mètres avant, non, là tout de suite. Peut-être il avait pas de cadeau pour sa chérie ? Peut-être il courrait pour la rejoindre ? Peut-être il était poursuivi par un prédateur ? Peut-être il était juste crétin. Ça m'a collé le bourdon.

La vie c'est un kiwi quand nous avons décidé avec Chouchou, d'un commun accord et depuis plusieurs années, de ne pas fêter la St Valentin, jour d'engueulades et de déception à la hauteur des espérances inouïes distillées à grand renfort de marketing rose dégoulinant. Bon, il nous rapporté des cannelés pour le dessert, c'était sympa.

En revanche, le lendemain matin, je lui ai fêté dignement la St Claude. Qui n'est pas son prénom. Non, je précise, sinon, c'est pas drôle. Il a apprécié, semble-t-il.

La vie, c'est pas un kiwi quand l'autre jour en arrivant au boulot, en passant par la porte de derrière, j'ai trouvé posé sur un rayonnage de papiers à entête, un rouge-gorge, visiblement égaré, puisqu'il n'était pas passé par l'accueil et n'avait pas son badge visiteur. A grand renfort de paroles douces à base de "ben mon pépère, qu'est-ce que tu fais là ? Allez, va-t-en, va-t-en...", et de petits moulinets avec les bras, j'ai essayé de lui faire comprendre qu'il ferait mieux de retourner chez lui, plutôt à l'extérieur. Il a évité mon regard. J'ai passé mon chemin en laissant pas porte entrouverte. Il n'était plus là quand je suis redescendue à la pause café. J'ai pas regardé s'il avait chié sur les entêtes.

La vie, c'est un kiwi quand à la radio, j'ai entendu une jolie mélodie que j'aime beaucoup, dont je connaissais vaguement les paroles du refrain. Ok, une phrase. Mais j'adore la sonorité, planante. Je ne savais du tout qui chantait ça. Tu as le droit de dire "oh, mais trop facile", maintenant que le titre est écrit en gros, hein. Au blind test, j'aurais pas marqué, c'est sûr, honte à moi. Mais ça va m'accompagner toute la journée et c'est bien cool, pour un vendredi-kiwi.

La vie, c'est un kiwi quand on me raconte une blague stupide, et que ça me fait mourir de rire. 

Tu la veux ? 

T'es prêt ? 

Un poussin égal deux.

La vie, c'est un kiwi quand j'ai eu un dessin dédicacé de la maman de Kaka Proute, en l'honneur de la naissance de sa petite soeur. Et ça me fait bien plaisir !

Allez, des bises.

***

La deuxième question d'Agoaye est  :

Tu as la possibilité de changer (tous changements confondus) une partie de ton corps, quelle serait-elle ?

Heu, je trouve que j'ai le coude gauche un peu moche. Donc, le coude gauche.