L'esprit de Noël

Noël, c'est compliqué cette année. On en a déjà parlé...

Même si je ne sais pas encore ce que je fais au réveillon, j'ai bien senti que mon p'tit chou avait besoin, encore plus cette année que les précédentes, qu'on fasse quand même un effort. Il s'en va à la fin de la semaine pour 15 jours chez son père donc hier soir Hop ! Un sapin !

Me voilà partie à la Foire Fouille (la Foire Fouille est ma deuxième maison) pour trouver ZE sapin dont le cahier des charges est le suivant : il faut qu'il soit vrai (Crapaud-poilu a dit "Nan, pas un sapin en plastique"), qu'il soit vert, qu'il ne soit pas trop gros parce que je n'ai pas de place dans l'appart', qu'il ne perde pas ses épines outre mesure (même si je sais que dans un appart' chauffé, c'est mission impossible), et qu'il soit sympathique.

J'entre dans le hall mi-couvert réservé aux sapin et là, je panique. Même les sapins pas très hauts ont une base gigantesque, un diamètre incompatible avec l'endroit où nous avons décidé de le poser, qui se doit d'être près d'une prise de courant pour les petites lumières. J'erre. J'avise. Je secoue la tête d'un air dépité.

Le vendeur s'approche de moi en me proposant son aide. Je lui expose le cahier des charges et il sourit "Bah oui, comme tout le monde". Visiblement, peu de gens peuvent s'accorder le plaisir d'un sapin avec une base d'1m50 de diamètre. J'en vois un au fond, assez filiforme auquel il manque quelques branches à l'arrière, un peu estropié. Il a l'air pas mal... Mais il est déjà réservé. Je fais un petit sourire contrit au vendeur... mais cet homme-là ne se laisse pas attendrir facilement.

Et puis, il fouille et m'en trouve un autre à qui il manque des branches en bas et là, il a l'argument qui fait mouche "Comme ça, vous pouvez le coller contre le mur".

Bingo ! Je suffoque lorsqu'il m'annonce le prix. Avec ça, je pouvais m'offrir deux bouteilles de champagne mais passons.

Je ne sais pas ce qui s'est passé mais l'instant d'après, il m'a demandé si je pouvais revenir à la fermeture pour l'aider à balayer le hall. 

Avec un oeil gourmand. 

J'ai d'abord cru que j'avais mal compris mais non. Le temps qu'il mette le sapin dans sa chaussette en résille, il m'a demandé si j'allais pouvoir le monter toute seule chez moi ou s'il pouvait venir me donner un coup de main.

Et quand je suis passée le récupérer après l'avoir payé, il m'a redonné l'heure de fermeture et m'a fait un clin d'oeil.

En fait, je crois bien que je me suis faite draguer par le vendeur de sapins.

Pourtant, il n'avait pas 60 ans. Pourtant, j'étais pas au top de la sexytude. Étrange.

Après, j'ai mis dix bonnes minutes à enfourner le nouveau colocataire dans la Grosse Bleue. Rapporté à la maison, il s'est tout de suite bien intégré à la cellule familiale, a ébroué ses épines, a accepté sans rechigner les petites loupiotes et les quelques décorations.

Crapaud-poilu était content. A mon avis, il n'a pas dû aller pisser cette nuit parce que le nouveau coloc empiète quand même un peu sur le passage et je pense qu'on n'a pas fini de se faire piquer les mollets.

Sinon, on est à J-1 de la big soirée de Noël, c'est la guerre des nerfs des équipes dans les couloirs. Je suis allée chercher hier soir la dernière petite touche de ma tenue. Un fouet.

Peut-être que le vendeur de sapin l'avait soupçonné et s'est imaginé des trucs....

Pas de photo jusqu'à demain soir. Je garde le secret.

Demain soir peut-être sur Facebook et sinon, le récit lundi ;-)