Je me sens parfois comme une méduse : ronde, un peu flasque et transparente, sans aucun signe distinctif de mes congénères... Difficile de dissocier une méduse d'une autre méduse, sauf si tu les connais très très personnellement, mais c'est pas souvent.
Je suis une méduse et parfois, ça me fait un peu mal : je ne suis pas distinguable.
J'ai la chance d'être assez physionomiste et d'avoir une bonne mémoire des noms. En principe, tu me présentes un stagiaire, je retiens son prénom et je suis capable de le croiser dans le couloir deux jours plus tard en lui disant "Bonjour Kevin", très naturellement. Dans ces cas là, dans 9 cas et demi sur 10, il dit bonjour avec un petit sursaut, surpris qu'on puisse connaitre déjà son nom. Il se contente d'un "Bonjour...." sans savoir qui je suis. Si c'est vraiment un goujat, ou un garçon poli en fonction du point de vue où on se place, il ajoutera "... Madame". Bonjour Madame. File de là, Kevin, avant que je ne m'agace.
La majeure partie des gens ne se rappellent pas de moi, et ça me fait un peu de peine. Pourtant, j'ai un gabarit plutôt hors norme qui fait que dans une multitude de gens, je fais partie des extrêmes (plutôt dans la catégorie boule qu'asperge bien sûr). Ça devrait être un signe distinctif, même pas (arrête tout de suite, inutile de d'essayer de déduire que je suis grosse pour être différente, c'est pas ça).
Par exemple, ça fait bientôt huit ans que je fréquente le même supermarché dans mon patelin, pratiquement une fois par semaine. Les caissières sont toujours les mêmes. Pourtant, chaque semaine au moment de payer avec mon chariot, elles me demandent : "vous avez la carte du magasin ?" Ben oui, comme la semaine dernière, comme le mois dernier, comme depuis huit ans. Tu ne me reconnais pas ? Je ne demande pas qu'elles se souviennent de mon nom, aucun intérêt, mais franchement, elles savent bien que je viens toutes les semaines.
En ville, quand ça nous arrive de nous promener avec Chouchou (ça n'a pas dû arriver depuis au moins six mois, mais peu importe), il y a toujours quelqu'un qui le reconnait : un ancien client, un vieux pote, une connaissance de chantier, un cousin du beau-frère de la boulangère. Tiens, salut ! Et ben tu peux être sûr que même si j'ai déjà rencontré cette personne plusieurs fois, elle ne se souviendra pas de moi. Je finis invariablement la présentation par "Oui, on s'est déjà rencontré" avec un petit sourire engageant. Ah ?
L'autre jour, quand je suis allée au concert pendant les Francofolies, je croise le regard d'une jolie dame blonde aux cheveux courts. Je l'ai déjà vue trois ou quatre fois, je lui ai parlé au moins une fois : c'est la maman de V. une copine de Crapaud-poilu. Je lui fais un sourire, elle répond poliment d'un petit signe de tête, ses yeux n'arrivant pas à masquer ses doutes, je vois bien qu'elle ne me reconnait pas. C'est pas drôle.
Y'a pas de conclusion, y'a pas de solution. C'est juste la fatalité et entre nous, ça n'a pas une grande importance. L'important, c'est que ceux qui comptent pour moi, eux, savent qui je suis, savent me reconnaître.
Et pourtant, j'adorerais être la fille qu'on reconnait.
Plaisir de te lire de bon matin. Heu, être reconnue me dérange, c'est la particularité qui fait souvenir : trop ceci, trop grosse, trop bavarde, trop cela. J'adore entendre " ah bon, t'étais là ; je ne t'ai pas vue".
RépondreSupprimerBonne journée.
Comme quoi, nous sommes tous différents... La transparence te va bien au teint, si je comprends bien ;-)
SupprimerPour te faire encore plus peur, tu pourrais avoir aussi un lien de parenté avec des rongeurs désormais... Perso JAMAIS je ne te snoberai, JAMAIS promis juré et tout le reste !
RépondreSupprimerhttp://www.nature.com/news/artificial-jellyfish-built-from-rat-cells-1.11046 … (via @RichardDawkins )
T'es mimi ;-)
SupprimerTu es d'accord pour que je te fasse un grand coucou si je te croise dans la rue. Et tu promets que tu feras pas semblant de pas me reconnaître ? ;-)
Et sinon, ton truc, ça fout les jetons, vraiment. Moi je suis une méduse d'origine, Monsieur, pas une méduse de rat.
Pas de problème !
SupprimerMais qui t'es au fait ?
désolé ; p
C'est vrai je ne t'ai jamais vue (juré!), mais en tous cas partout où je passe dans les blogs communs que nous fréquentons, si c'est un commentaire pertinent et la plupart du temps subtil et drôle, je te reconnais, je sais que c'est toi !
RépondreSupprimerRavie d'avoir enfin eu la bonne idée de cliquer sur ton nom et de trouver ce blog, je sens que je vais m'y sentir bien !
Cool Cécile, ça me fait vraiment plaisir que tu puisses me reconnaître à travers mes coms ;-)
SupprimerC'est un riche compliment... Je vais le garder au chaud pour les jours où je suis un peu dans le blues.
Comme tu l'évoques en conclusion, je pense aussi qu'il vaut mieux 10 qui te connaissent vraiment que 100 qui te reconnaissent.
RépondreSupprimerC'est vrai, c'est la qualité qui compte, pas la quantité. Sauf pour les vernis à ongles ;-)
SupprimerQuand on me dit "ah oui, je me souviens de vous", je me demande toujours si c'est en positif ou en négatif, donc j'aime autant pas. Suis un peu sauvage il parait... ;-)
RépondreSupprimerC'est pas faux. Tout dépend du ton et de la tête de la personne, je suppose... Mais je comprends que ça puisse être perturbant.
SupprimerL'inverse n'est pas toujours facile non plus : on me reconnaît souvent, mais moi je ne reconnais pas les gens… Alors dans le doute, je dis toujours bonjour ! Et parfois, quand la conversation devient réelle et que je n'ai toujours pas reconnu la personne, je lui demande qui elle est… C'est un peu la honte, parfois, mais maintenant j'assume à peu près !
RépondreSupprimerEt il m'est donc aussi sans doute arrivé de dire bonjour à des gens qui ne me connaissent pas, en fait…
Mais j'adore ce principe ! Ça veut dire que primo, t'es une fille polie et que deuxio, tu parles aux gens que tu ne connais pas. C'est une qualité formidable la communication, ne change rien !
SupprimerForcément, si tu évoques directement des problèmes de chiottes bouchés ou d'haleine fétide, ça peut être gênant. Si tu demandes des nouvelles des gosses aussi, surtout s'il n'y en a pas.
Faut juste bien sélectionner les sujets de conversation : la météo, c'est une valeur sûre... ;-)
Je suis aussi physionomiste qu'une méduse, ce qui pose des problèmes avec les clients, surtout si je les rencontre dans la rue. Là, c'est la cata.
RépondreSupprimerSinon, ayant passé ma jeunesse dans une petite-moyenne ville, j'ai été heureuse à Paris : j'étais inconnue et anonyme. Le pied. Toujours aimé passer inaperçue. Je suis du genre "pardon, excusez moi d'exister".
Maintenant c'est râpé, j'habite un bled de 6500 habitants. Je n'arrive toujours pas à m'habituer à ce qu'on me dise bonjour dans la rue. Sauf quand un voisin m'offre un gros cageot de figues bien mûres.
Comme quoi, on est tous différents. Moi, je suis sûre que je ne t'oublierai pas.
Si ça se trouve, le cageot, il était pas pour toi ! ;-)
SupprimerNon, je rigole.
C'est bien d'être reconnue dans ce cas-là... Les figues mûres, ça me fait saliver rien que d'y penser ;-)
Je me rappelle facilement des gens et c'est un plus quand il s'agit de debarquer dans un nouveau labo... Et je sais combien les gens apprecient, en general, qu'on se souvienne d'eux. Alors je cultive cette memoire-la.
RépondreSupprimerCa m'arrive aussi, d'etre une meduse mais finalement, pas tant que ca : entre ma taille et mes chaussures a fleurs, je ne passe pas toujours inapercue. Ca ne me derange pas, ni dans un sens ni dans l'autre. Tant que les gens que j'aime me reconnaissent... et me connaissent aussi.
Des bises, m'dame Blonde !
Tu as raison, l'important, ce sont les gens importants pour moi. Les autres, pfffff, j'ai qu'à laisser tomber. Je vais essayer !
SupprimerC'était bien les vacances ? ;-)
J'ai l'impression que j'aurais pu écrire ça ... Sauf qu'en fait, ça dépend du contexte.
RépondreSupprimerAu boulot, je suis clairement une méduse (et parfois ça m'agace, et parfois ça me peine). Par contre, quand j'avais du temps et que je faisais pas mal d'associatif, que je tenais le bar dans les soirées de l'asso, etc, on me reconnaissait (je veux dire, pas juste pendant la soirée). Une histoire de "rôle" : j'étais la nénette qui tenait le bar tel jour, ça marque plus que celle qui bosse dans un bureau comme un peu tout le monde dans la boîte.
Les caissières, ça dépend lesquelles, celles avec qui je sympathise se souviennent de moi, c'est sûr ("et comment va votre petite ?") ... mais elles me demandent quand même si j'ai la carte (pour avoir été caissière, ça devient un réflexe, comme bonjour et merci).
Tu as tout bien résumé... Dans une autre partie de ma vie, je suis sans doute moins transparente. Et je pense que tu as raison pour les caissières, c'est comme un réflexe finalement. Je crois que ce qui m'agace, c'est la fin de la phrase ("du magasin"). Elle me demanderait simplement si la carte de fidélité, ce serait plus facile, après tout je pourrais l'avoir oubliée chez moi !
SupprimerMoi aussi j'ai le sentiment d'être transparente pour les autres, mais comme je ne suis absolument pas physionomiste et que je ne reconnais pas du tout les gens, je le vis assez bien en fait ;)
RépondreSupprimerComme tu dis l'essentiel c'est que ceux qui comptent pour toi te connaissent, et les autres savent pas ce qu'ils perdent
Je suppose que j'exige des autres ce qui me semble évident et c'est pas très juste. Mais bon, je suis un peu chiante aussi. Sans doute pas suffisamment pour qu'on s'en souvienne ;-)
SupprimerJe suis du genre à passer inaperçu aussi, c'est triste parfois. Quand j'étais plus jeune, j'étais juste la copine de Untel et ça me brisait qu'on ne sache même pas qui j'étais, que j'existais à part entière. Je le supporte un peu mieux aujourd'hui, même si je préfèrerai qu'on me reconnaisse autant que je reconnais (c'est-à-dire souvent).
RépondreSupprimerCourage ! Moi je me rappellerais de toi ! :-D des bizzz
J'étais aussi la copine de l'autre. Comme dit l'autre grand couillon de Benabar dans cette chanson terrible qui me fait sangloter à chaque fois : j'étais pas la jolie, j'étais sa copine.
SupprimerPas très envie d'en parler, mais pas que des bons souvenirs...
Je ne sais pas si tu n'es pas distingable ou, si comme moi, les gens ne sont pas physionomistes !
RépondreSupprimerCa m'étonne que ça t'importe... Je t'avoue que je ne me suis jamais posé la question, certainement, parce que je ne reconnais pas les gens...
En tout cas, je te "reconnais" et me souviens bien de toi !
Ça m'importe parce que je pense que je ne vis bien que dans le regard de l'autre, ce qui est pitoyable, j'en conviens.
SupprimerOn cherche toujours l'admiration des autres (une histoire de relation avec le père, tout ça). C'est aussi pour ça sans doute que tous vos commentaires si gentils me touchent à ce point. Merci...
Moi aussi j'suis transparente... Et pas très physionomiste. Juste retour des choses? Et pis tant pis, m'en fous, (presque)même pas mal.
RépondreSupprimerPresque...
SupprimerTiens, c'est drôle, j'ai toujours pensé que la raison pour laquelle on ne me reconnaissait pas c'était mon minuscule gabarit. En fait, c'est parce que je suis une méduse.
RépondreSupprimerRosana.
Une toute petite méduse alors, comme les merveilleuses de l' Aquarium de La Rochelle, dans leur grand cylindre éclairé de lumière noire....
Supprimer(http://www.aquarium-rochelle.images-en-france.fr/meduses.html)
Tu es juste beaucoup plus physionomiste que la moyenne, et confrontée à des gens qui le sont beaucoup moins... C'est vrai que c'est pas très marrant! Une petite anecdote: la mère du copain de ma fille (la moyenne) ne me remet pas, enfin pas tout de suite, bon ça dure quand même de moins en moins longtemps, y a du progrès... Et pour les caissières, la carte du magasin c'est un automatisme, il arrive même qu'elle me demandent 2 fois, suis je une super-méduse??
RépondreSupprimerPlus de déchiffrage-devinette?? J'en profite pour te dire que les méduses que tu as dessinées sont super-classe, on dirait les demoiselles d'honneur d'un mariage de sirènes, avec plein de petits rubans qui flottent...
SupprimerEt oui, ça y est !! Je vais mettre un EDIT sur le billet de demain, j'ai réussi à désactiver les cochonneries illisibles ;-)
SupprimerJ'aime beaucoup l'idée des demoiselles d'honneur de sirènes, c'est très beau, très poétique. La prochaine fois, je leur ferai aussi des bouquets d'anémones. ;-)
On ne les voit pas les méduses mais quand elles s'approchent on le sent passer.... tu es comme ça aussi ?
RépondreSupprimersi d'emblée tu coches le non, alors vas-y lâches-toi, on te reconnaitra !!!
ps : mauvais conseil bien sûr !!! mieux vaut être une méduse qu'une peste...
bisous d'une pas-physionomiste du tout et qui du coup fait beaucoup de gaffes
Finalement, je suis un peu comme ça... Mais pas suffisamment pour que ça marche. C'est vrai que les pestes, on s'en souvient, mais pas en bien, alors ça vaut sans doute pas la peine !
SupprimerOn ne se souvient pas souvent de moi, il n'y a que les boulangères qui me connaissent, pourtant je ne passe pas mon temps à leur acheter des gâteaux ! Celle qui m'a le plus impressionnée, c'est la boulangère à côté de Carrefour que je vais voir une fois par semaine quand je fais mes courses. Au bout de 2 mois, soit 8 passages, elle savait déjà ce que je voulais avant que j'ouvre la bouche. Elle doit être super physionomiste...
RépondreSupprimerOh tiens je rajoute une anecdote: j'ai fait des études de lettres modernes jusqu'à la maîtrise dans une fac (soit 4 ans). Je change de fac, m'oriente un peu puis je suis des cours pour passer le CAPES et je retrouve une ancienne copine de lettres modernes. Je vais la voir, l'appelle par son prénom, lui dit que je suis contente de la revoir après tout ce temps et elle me regarde avec des yeux ronds en disant: "Euh, on se connaît d'où ?" Quand on sait qu'on a passé 4 ans dans la même promo, ça fait mal...
SupprimerJe comprends que ça doit être très désagréable... Quelle pouf !
Supprimerouais pareil,meme sentiment d'etre transparente avec des personnes que j'ai vu plusieurs fois.et je finis par trouver ca vexant en fait.justement ce week end,annif d'un ami.il y a une cousine à lui que j'ai du voir au moins 4 fois.elle se presente,ne m'a pas reconnu...et là stop quoi!je lui balance "nan mais on se connait,on s'est vu au moins 4 fois"!qu'on ne se souvienne pas du prénom passe encore mais faut pas pousser mémé non plus hein....
RépondreSupprimerHyper pénible... J'appréhende une prochaine soirée chez des amis où je sais que je vais rencontrer des personnes que je ne vois pas souvent. Elles vont encore me dévisager avec un p'tit sourire et pfuitt... plus rien.
SupprimerLes méduses c'est grave funky, elles ont des traînes de rubans multicolores pi yen a aussi des fluo! mais je comprends ta pensée, j'ai souvent l'impression d'être aussi une méduse quand je tripote mon bide transparent en matant secret story.
RépondreSupprimerEt puis elles piquent aussi, faut faire gaffe.
SupprimerArrête Secret Story, ça ramollie le cerveau autant que le bide.
je me dis souvent la même chose, pourquoi les gens ne me remettent pas.je reconnais tout le monde et tout le temps, mes copines disent que c'est un don mais souvent ça me vaut quelques moments de solitude.Mais tanpis parce que moi j'adore ça me souvenir des gens...
RépondreSupprimerEn plus, toi, tu connais le nom des gosses ! C'est l'échelon supérieur de la physionomie ;-)
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