Allumer le feu

Dans la Bicoquillette, y'a un poêle à bois, source de chaleur en principe. Et pis y'a aussi des radiateurs électriques pour "faire l'appoint". Heureusement. Pour moi, c'est tout nouveau ce mode de chauffage, ben je vais te dire, j'ai pas le cul sorti des braises...

Allez, c'est parti... Allumeeeer le feeeeeu !

19h00 : Je rentre à la maison, il ne fait pas vraiment froid mais après tout, j'ai un poêle dont le but premier n'est pas décoratif (d'ailleurs, il n'est pas très joli) mais qui se doit de me procurer une douce chaleur sans faire ressembler ma facture d'électricité à celle du Château de Versailles.

19h02 : Je vais l'allumer. Dimanche soir, c'était une amie qui s'en était chargé et qui avait torché ça en 5 minutes. Hier soir, c'était mon Amour et quand je suis rentrée, c'était doux et chaud.

19h03 : J'ouvre la porte. Heu... y'a un tout petit bout de bûche d'hier soir et c'est tout. J'ai pas de cagette ni de petit bois. La cagette qui restait a été consommée en entier par les deux précédents allumeurs.

19h04 : Qu'à cela ne tienne, je suis super équipée. J'ai acheté chez Leroy Merlin un gros paquet d'allume-feu écologiques à base de laine de bois et de cire d'abeille du Poitou issue de ruches certifiées sans plomb, ainsi qu'une boite d'allumettes longues comme un jour d'été.

19h05 : Je prends 6 petits bouchons-de-laine-de-bois que j'enflamme avec 2 allumettes, je les pose sur la grille du bas, je pose par-dessus une bûche pas trop grosse, qui m'a l'air plutôt sèche, même si elle vient de l'abri du fond de la cour où c'est à l'abri mais dehors quand même.

19h06 : C'est beau. Y'a des petites flammes. Et beaucoup de fumée. Je ferme la porte, mais pas complètement sinon, y'a pas assez d'air, m'avait expliqué mon amie.

19h07 : Je rouvre la porte, les petits bouchons-de-laine-de-bois brûlent bien mais je n'ai pas l'impression que la grosse bûche ait l'intention de coopérer.

19h08 : Les petits bouchons sont éteints.

19h09 : Je refais le tour du garage pour trouver une cagette. Y'a des bouts de placo, de rails, de la laine de verre, un morceau de plan de travail en mélaminé mais pas de cagette.

19h10 : Putain. Fais chier.

19h11 : En revanche, j'ai plein de cartons. Je coupe un bout de carton en morceaux, je l'enfourne, je rallume 3 petits bouchons-de-laine-de-bois, avec une seule allumette. Je tourne la bûche en me demandant si le côté écorce s'enflamme mieux que le côté pas écorce.

19h12 : Ça flambe ! Je referme la porte, je tousse, ça pique les yeux. Mais y'a plein de flammes ! La mienne se rallume, j'y crois.

19h13 : Y'a plus de flammes, la bûche se marre, y'a des copeaux de cendres de carton qui volent partout.

19h14 : Je balaye.

19h15 : Je vais quand même pas me laisser faire par un enculé de poêle non coopératif.

19h16 : Faut que je démarre le dîner. Le temps que mes oignons rissolent, je regarde sur Internet comment on fait pour allumer FACILEMENT un poêle à bois. 

19h17 : Visiblement, il FAUT du petit bois. ET des cagettes.

19h18 : Ta gueule, pour voir.

19h19 : Le poêle est éteint mais mes oignons brûlent. Je pourrais peut-être les mettre dans le poêle, peut-être que ça marcherait mieux ? Ou la bûche de bois dans le wok ?

19h20 : Je prends une respiration et j'essaye de ne pas stresser, je suis déjà au taquet niveau stress à cause du boulot, normalement, chez moi, je devrais être détendue.

19h21 : J'ouvre la porte, la cendre vole. Balai. Respiration. J'arrange la première bûche qui est devenue noire sur le côté droit (c'est bon signe non ?), je repose 2 bouchons-de-laine-de-bois allumés sur le dessus de la bûche et j'en pose une autre par-dessus, avec un équilibre savant. J'étais hyper forte au mikado, petite.

19h22 : Mes bouchons brûlent.

19h23 : Les bûches rigoles. Les morues.

19h26 : Tout est éteint. Y'a pas moyen.

19h27 : Je vais mettre un gilet.

Voilà, quoi qu'il advienne, samedi, j'irai faire le tour des marchés pour aller chercher des cagettes, visiblement, mon salut ne pourra venir que de là...

Ou alors, je vais me renseigner pour savoir s'il n'existe pas un stage pour apprendre...

Pinaise, quand je vois l'autre type, là, à la télé, celui qui se fait larguer dans des endroits impossibles avec sa bite et son couteau, et qui arrive à faire du feu avec un pauvre morceau de mousse mouillée, un feu de quoi rôtir un bœuf, je te jure, je l'ai mauvaise.

Do not call me Bear Grylls.