Plaisir du matin

Dans mes rêves les plus fous, un jour, j'habiterais à une distance suffisamment courte d'une boulangerie pour pouvoir y aller à pied. Le dimanche matin, je pourrais alors me lever, attacher mes cheveux foufous à la va-vite avec une épingle, enfiler un survêt ou tout autre vêtement temporaire par nature, mettre une écharpe et aller à pied me chercher des croissants.

Je reviendrais ensuite me faire un thé, m'installerais confortablement et savourerais les douceurs feuilletées avec un plaisir gigantesque. En semaine, je ne déjeune jamais le matin, essentiellement parce que je n'ai pas faim et qu'après des années à me forcer "parce que le petit déjeuner, c'est le repas le plus important de la journée", j'ai décidé que merde, après tout, si j'ai pas faim, y'a sûrement une raison. Et depuis, mes matins sont plus légers et j'ai plus de temps pour bader devant mon placard à la recherche de ma tenue du jour.

Sauf le dimanche. Parfois, le dimanche, je me lève plus tard (pas toujours mais ça arrive). Je prends un jus d'orange avec mes petites gélules (billet à venir sur ce TOC du matin) et ensuite, j'ai hyper envie de manger un croissant. Ou deux. Lorsque je suis vraiment motivée, je m'habille (sommairement) et je prends ma voiture pour aller à la boulangerie. Ce qui implique du temps, croiser des gens, ouvrir la bagnole, conduire, passer douze dos d'âne, se garer, revenir. J'ai pas envie.

Malheureusement, les garçons qui partagent ma vie ne sont pas du matin. Aucune chance que ce soit eux qui s'y collent sachant que même si je trouvais le courage, je serais revenue et j'aurais fini d'essuyer les miettes sur la table qu'ils ne seraient pas encore réveillés... Pas la peine de compter sur eux.

Donc... je suis frustrée. MAIS l'autre jour, dans cet antre du vice qu'est Picard, alors que j'y étais pour trouver des douceurs à manger pour le 1er janvier, j'ai avisé un sachet de croissants surgelés, prêts à cuire. Bon sang, comment se fait-il que je n'ai jamais pensé à cette solution extraordinaire ? Parce que je suis une moule. Le sachet, direct dans mon cabas et hier matin, joie. 

Je me suis levée dans le silence de la maison, j'ai mis le four à chauffer, je me suis fait un thé et hop ! Au four ! Ça gonfle, ça dore, ça ressemble à des vrais croissants dis donc.

Un peu de confiture d'abricot pour accompagner et j'ai dégusté mes croissants tièdes en faisant plein de miettes qui se sont collées sur le coin de ma bouche. Je me suis dit que le bonheur, finalement, c'était parfois pas si compliqué.

Alors pour être tout à fait honnête, ils sont assez proches de vrais croissants de boulangerie, niveau feuilletage, y'a rien à dire. Mais niveau beurre, c'est un peu léger. Moi j'aime le croissant quand il sent bien le beurre. On ne se refait pas.

Un jour, donc, je pourrais peut-être m'offrir le luxe ultime de trouver une maison me permettant d'aller à la boulangerie à pied pour m'offrir des croissants tièdes (sans marcher 30 minutes, je veux dire). Mais en attendant, c'était déjà une bonne façon d'attaquer sa journée.

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Et sinon, rien à voir mais j'ai découvert My Paint et depuis, je m'éclate !

Tu as vu comme ils sont trop beaux mes croissants ? ;-)

Allez, dis oui, fais pas ta pimbêche.