Après trois jours d'horreur absolue, de bouffées de chagrin qui te font couler les larmes en répétant "C'est pas possible, c'est pas possible...", après des heures passées à suivre Twitter, le live du Monde.fr, les chaînes d'info, après tout ça, comment repartir ?
Il n'est pas question ici de passer à autre chose en disant "Bon, c'est bon, c'est fini maintenant". Nan, simplement comment recommencer à écrire pour parler d'autre chose ? J'ai du mal.
J'ai mal.
Je crois que je vais plutôt choisir, comme toujours lorsque je dois rebondir et sortir la tête du seau, de m'attarder sur les jolies choses...
Le monde dans les rues d'abord. J'étais au rassemblement de vendredi soir à La Rochelle, pas à celui d'hier dimanche... pour raisons musicales. Quand tu es Présidente d'une asso qui organise un stage tout le weekend, prévu depuis des mois, que tu fais venir des intervenants de loin, c'est compliqué de planter tout le monde pour dire "Je vais marcher". Certains y sont allés bien entendu, il n'était pas question d'interdire quoi que ce soit (de quel droit ?) Mais moi, c'était compliqué. Alors j'ai proposé à ceux qui le souhaitaient de faire une minute de silence à 15h. On l'a tous faite... Et on a recommencé à jouer, avec encore plus de ferveur.
Les jolies choses, c'est sourire et profiter d'instants précieux comme ces deux jours passés à faire de la musique, à chanter une chanson brésilienne dont le titre É hoje veut dire... Et aujourd'hui...
É hoje o dia da alegria (Aujourd'hui est le jour de la joie)
E a tristeza, nem pode pensar em chegar (Et la tristesse ne doit même pas penser à venir)
Voilà, j'ai chanté ça, et le reste, environ 243 fois, en boucle, en tapant fort sur un tambour, pour que ça rentre bien dans le crâne...
Les jolies choses, c'est voir ces foules amassées, ensemble, unies pour dire en silence qu'on se serre les coudes, qu'on fera front. C'est partager la douleur ensemble, c'est l'empathie. Moi, ça me bouleverse et ça m'aide en même temps.
Les jolies choses, c'est aussi la futilité d'une tartine de pain aux noix avec de la confiture de groseille.
Les jolies choses, c'est un soleil magnifique ce dimanche, qui réchauffe le coeur et les âmes.
Je ne sais pas trop comment conclure, vous dire que je n'oublie pas le concours miteux, que je vais procéder ces jours prochains au tirage au sort et annoncer le résultat, qu'il faut aussi que je pense à me raser les jambes et à racheter une brosse à dents parce que la mienne n'a plus aucune allure.
Repartir cahin-caha, à tout jamais marquée par ces jours odieux.
Repartir cahin-caha, en guettant les jolies choses.
Oui, Armelle, restons concentrés sur les jolies choses, sachons les voir et sachons les échanger, les partager ... Ici, ça me paraît être le lieu idéal pour ça!
RépondreSupprimerJe t'embrasse
Les jolies choses, c'est par exemple ce billet tout doux que tu as écrit : merci mille fois, j'aime tant te lire, çà me fait du bien ...Bises
RépondreSupprimerUne autre chose qui me fait du bien, c'est écouter sur Youtube, Tryo : je suis Charlie ! je pleure encore mais çà m'apaise !... et oui tu as raison : demain ----> épilation ....moi je dis de " la moustache " mais à l'institut, elles disent " des lèvres ! " c'est pareil, non ?!... ;-)
Supprimeril faut continuer même si c'est parfois cahin-caha... sinon c'est la terreur qui gagnera!
RépondreSupprimerTu es une magicienne. Citer François Valéry alors qu'on nous inonde de tous les penseurs bien pensants, j'adore.
RépondreSupprimeroui, on a marché, oui on va repartir. Merci pour ce joli billet
Les jolies choses vaincront. Les journées ensoleillées, les petits animaux mignons, les fleurs, les sourires échangés avec des inconnus, les gens qui font des bisous aux policiers, les p'tits dessins un peu partout sur le Net — y en a qui se découvrent des vocations — et puis l'espoir que cet engouement magnifique d'hier ne soit pas un leurre, qu'on n'oublie jamais qu'on a été ensemble, comme un seul homme, comme une seule voix.
RépondreSupprimerIl y a tant de belles choses, chantait Françoise Hardy.
On va les compter, comme on compte les moutons quand on ne dort pas. Et si les moutons chassent l'insomnie, les belles choses chasseront nos larmes et nous aideront à tenir, droits et fiers devant la peur.
Je t'embrasse.
Certains ont pu aller marcher, d'autres pas, ce n'est pas pour autant que leurs cœurs étaient ailleurs. Et perso, j'ai vu de très belles choses... D'abord une atmosphère générale très sereine, même en battant le pavé sur place pendant deux heures, des forces de l'ordre applaudies (j'espère qu'ils en ont bien profité, il y a d'ailleurs des posts sur la page FB du GIPN assez drôles), des gens qui se parlent, de la créativité dans les banderoles et autres accessoires, du calme dans cette foule immense, bref, à la fin une certaine fierté d'appartenir à ce peuple qui veut rester libre...
RépondreSupprimerEt pour ce qui est de continuer, je suis à 200% pour continuer à rire et surtout à profiter comme jamais... Alors, si tu crois que tu vas en être quitte pour le résultat du concours, macache Baby, aboule les résultats, y a des choses importantes cruciales tout de même...
Allez, haut les cœurs, on avance, avec la liberté en bandoulière !
C'est ça il faut repartir cahin-cahin et ton billet nous y aide ...
RépondreSupprimerSe concentrer sur les belles choses sans oublier ...
Merci pour tes jolis mots
Oui se concentrer sur les jolies choses, se souvenir que la vie ce n'est pas la violence, la haine . Avancer. Bises du Sud
RépondreSupprimerJe suis belge et ça ne m'a pas empêchée de vibrer avec vous et de fredonner "Marchons, marchons,..." même si je ne la connais pas entièrement. Chez vous, c'est presque chez nous. Et ces jours de drame et de solidarité ne doivent pas être oubliés pour mieux avancer. Des bises.
RépondreSupprimerMerci Mag. Cette émotion internationale me bouleverse. Et m'interroge. Comme me le faisait remarquer ma copine MC hier , pendant la marche, on n'est pas allé défiler après l'attentat en Australie, ni après la tuerie à Oslo. Alors merci, merci, merci à tous ces peuples étrangers qui ont une pensée et qui ont montré leur solidarité avec les Français.
SupprimerJe me suis dit la même chose que Reine!Est ce que nous nous sommes rassemblés pour des horreurs survenues dans d autres pays que le notre?Le soutien international que nous avons reçu m a vraiment réchauffé le coeur!
SupprimerPour les jolies choses,après 4 jours à avoir regardé les news non stop comme toi,j ai choisi de regarder un film indirn qui s intitule "the lunchbox"...je vous le conseille fortement pour atterrir plus en douceur!
Bonne semaine à toutes!
ton billet fait partie des jolies choses
RépondreSupprimerbisous
sterenn
Il faut aussi repartir et vivre en l'honneur de ceux qui ont été assassinés. Parce que s'arrêter, ne plus vivre, ne plus rire, c'est donner raison à ces fanatiques qui ne sont pas des êtres humains seulement des monstres. Vivre, rire, chanter, danser c'est leur dire NON, vous ne gagnerez pas, votre haine, votre violence, votre bestialité ne m'empêcherons pas d'être vivante. Vivre, rire, chanter, danser, c'est aussi dire à ceux qui sont partis, vous n'êtes pas mort pour rien, votre combat devient le mien...
RépondreSupprimerVivre n'empêche pas la tristesse, le chagrin, le souvenir. Moi je veux leur rendre hommage, leur faire honneur...
Véronique, Citoyenne debout
Merci Armelle pour ce chouette et joli billet. J'en ai besoin car au-delà de la si belle démonstration d'hier j'ai peur. Peur quand j'arrive devant le portail du boulot parce que quand tu bosses dans un lieu bien identifié "forces de l'ordre" tu te dis que tu n'es pas à l'abri d'un fou (de Dieu ou pas) qui va se mettre en tête de canarder. Alors voilà je ne suis pas tranquille mais comme je suis charlie je continue d'avancer, d'aimer, de rire.
RépondreSupprimerPutain j'me f'rais bien un bounty là :-D.
Merci Chris pour l'envie....voilà maintenant je louche sur le Kinder Bueno de ma collègue...(quand elle s'absentera pour aller aux toilettes, je tente le hold-up!!!)
SupprimerDe rien Reine ! My pleasure ;-):-D
SupprimerChris, il y a les fous, mais il y a aussi les sages qui ont applaudi les "forces de l'ordre". Et ils étaient nombreux, plus que les fous.
SupprimerCourage à toi.
Merci Dominique. Mais vois-tu je ne me fais aucune illusion quant à nos congénères : ils brûlent leurs idoles aussi vite qu'ils les ont adorées. Au premier contrôle musclé ce sera haro sur le baudet.
SupprimerJuste vous raconter : j'ai une copine hollandais e, qui a partagé un temps mes années fac et qui était comme nous une fervente lectrice de Charlie. Elle habite aujourd'hui à La Haye . Elle m'a appelée ,tres émue et m'a raconté qu'elle était allé mercredi soir spontanément devant l'ambassade de France, qu'à son grand étonnement , il y avait beaucoup de monde, et qu'à un moment , ils ont tous chanté "frère Jacques" seule chanson française que tout le monde connaît à peu près car apprise en classe de francais au college . J'en ai pleuré de reconnaissance.
RépondreSupprimerJ'adore cette anecdote, j'aurais donné cher pour voir ça ! Ici à Madrid, toutes les vendeuses, tous les gens dans les magasins nous expriment leur soutien, on sent que ça ravive en eux le souvenir des attentats de 2004, c'est très touchant.
SupprimerLa seule chose qui m'a fait rire de bon coeur depuis mercredi, c'est lire que Schwarzie s'est abonné à Charlie Hebdo : rien que de l'imaginer recevoir ce journal toutes les semaines, ça me fait marrer.
Dans les jolies choses, je place tout en haut mon bouchon de 6 ans qui s'est levé vendredi matin (on a eu une longue conversation jeudi soir), qui a fait un dessin des terroristes, fallait que ça sorte, et qui m'a dit "c'est n'importe quoi quand même ce qu'ils ont fait ces terrorismes (sic), on a le droit de dire ce qu'on veut, et puis on peut croire en plein de dieux différents ou ne pas y croire du tout, c'est pas une raison pour tuer des gens". Ben voilà mon chaton, t'as tout compris (inutile de vous dire que j'ai chialé comme un veau).
Reine super ce qui s'est passé à La Haye. J'aurais aimé les voir chanter.
SupprimerJ'y suis allée hier (à pied vindioux ! de Lagord quand même, pas de bus et pas la peine d'envisager la voiture.
RépondreSupprimerIl y avait un monde fou. Quand on est arrivés sur le port, le début du cortège revenait de la médiathèque, et on n'était pas les derniers...
Les gens n'étaient pas tristes mais semblaient portés par une détermination tranquille, d'être là, ensemble.
Je suis rentrée crevée (avec 10 km dans les pattes) mais contente d'en avoir été.
Bon, maintenant, j'aimerais bien que mon bounty ne soit pas tout mou ...
Quand je vois le rassemblement , hier, national et international, je reprend, un peu, espoir dans l'homme !
RépondreSupprimerJ'ai trop de choses à dire, trop d'interrogations, trop de chagrin pour l'instant pour tout transcrire ici.
RépondreSupprimerJe ne peux pas dire que je sois fière d'être française car sincèrement je ne sais pas ce que cela signifie mais je suis très fière de ce pays, de ses gens qui en totale anarchie (attention anarchie ne veut pas dire bordel sinon absence de pouvoir politique) qui m'est si chère, soient descendus dans la rue spontanément, aient pris des initiatives formidables, des embrassades, de la fraternité. Certes, tout cela ne durera pas. Certes nous aurons dès demain le retour de bâton. Mais c'était grand.
Peace & Love sur vous. Des bisous sur tes beaux yeux Blonde.
Merci ma blonde pour ce très joli billet !
RépondreSupprimerEt tous les commentaires ensuite font du bien aussi.
Repartir doucement...on ne sera plus jamais comme avant. Pour ma part, je "me concentre" encore plus sur les belles choses.
Bisous ma blonde
Perso je me suis enterrée... C'est encore ce que je fais le mieux. Parler à la classe, le plus simplement possible. Répondre aux questions des élèves, à celles qu'ils n'osent pas poser à leurs parents et puis c'est tout. Le minimum syndical. Après ça je n'étais plus là pour personne. Je suis un peu l'ombre de moi-même mais je vais devoir prendre mon temps pour revenir, parce que pour moi non plus ce n'est pas naturel...
RépondreSupprimerJe crois que je suis encore groggy, abasourdie, heurtée et meurtrie. Charlie c'était ma liberté, ma bouffée d'oxygène.
RépondreSupprimerJ'appréhende mercredi, ou plutôt vendredi quand je vais rentrer chez moi, ouvrir la boite aux lettres, et retrouver Charlie.
Je retiendrai ces élans spontanés de rassemblement de mercredi soir.
J'appréhende la suite.
Cahin-caha c'est exactement ça.
Claudia
Blonde paresseuse
RépondreSupprimerdélicate et délicieuse...
Allez, on se serre les coudes, on se câline et on pense à demain...
RépondreSupprimer