J'entends mon coeur de l'intérieur.

Tom, petit Tom, tout petit homme, Tom - Barbara Constantine - Livre de Poche.... et les médicaments.

Oh, c'est bôôôô le titre.... Je t'entends d'ici. Peut-être même que tu penses que c'est le titre d'un nouveau film avec Romain Duris*, ou mieux, le nouveau roman de Marc Lévy* ou mieux encore, en exclusivité, le dernier titre de Céline Dion*.

Que nenni. Point du tout, halte-là, tu te goures. C'est la vé-ri-té.

Et ça, sans même tenter une expérience mystique à base d'herbes infusées qui te font triper far far away pendant 18 heures. Je te jure que ça existe, j'ai vu tout à l'heure un reportage sur Planète+. Des types, dans une jungle type Amérique centrale, rencontre un chamane qui leur explique qu'en buvant une tisane, ils voient le passé, savent lire des pierres sculptées et comprendront l'avenir. Alors ils essayent. Ils sont complètement défoncés et dégueulent leurs tripes et parlent aux cailloux. Ça fait pas très envie, à voir comme ça. Et donc, c'est pas ça qui me fait entendre mon cœur.
 

J'entends mon cœur de l'intérieur parce que depuis hier, je suis sourde de l'oreille droite et que j'ai hy-per-mal. Pour une fois, je n'ai pas attendu 8 jours pour aller chez le médecin, parce que l'oreille, c'est trop trop douloureux. J'ai expérimenté une méga otite il y a 3 ans, et j'ai compris pourquoi les gosses hurlent. Quand ils ont une otite, je veux dire, pas quand c'est juste parce que tu leur demandes (gentiment) de sortir du bain, parce que là, vingt minutes, c'est assez mon ange. L'otite, c'est à hurler de douleur.

Donc aux premiers signes, je suis allée voir Florence (ma doctoresse). Et ben c'est pas une otite. C'est une angine (ouais, je sais, c'est plutôt la gorge, attends) et.... un gros bouton, genre furoncle, qui pousse dans le fond de mon oreille et "je ne vois même pas le tympan". Je sais, c'est dégueulasse, c'est à cause du mot "furoncle", c'est moche comme mot. Tu as le droit d'aller vomir, et après tu reviens, ok ?

Traitement de choc : antibiotiques, anti-inflammatoires, antidouleur, la totale. Et des gouttes à mettre dans l'oreille. Et bien quand tu mets des gouttes dans l'oreille, et qu'elle est enflée de l'intérieur, c'est encore mieux que des boules Quiès, t'entends que dalle. Je passerai sur le fait que Chouchou en a justement profité pour ne pas ronfler cette nuit. C'est con, pour une fois que je n'entendais rien.
A part mon cœur. Nous y voilà.
Quand tu dors sur le côté, l'oreille saine sur l'oreiller et l'oreille pourrie avec des gouttes dedans, c'est comme si on t'avait mise dans un cocon et tu entends l'intérieur de toi-même. J'ai écouté mon cœur, en espérant que ça m'endormirait, comme une berceuse. Ça m'a surtout fait flipper. Je me demandais si c'était normal que ça aille si vite, je trouvais que ce n'était pas trop régulier, que ça accélérait vachement des fois quand j'arrêtais de respirer. Au bout d'un moment, pourtant si tu arrêtes de respirer, ton cœur, il doit bien ralentir ?... Il en pense quoi Dr House ? Je n'ai pas pu lui envoyer un texto, je me suis endormie, vers 1h12.

Et puis, vers 3h06, le truc antidouleur a fini sa journée de boulot (ça fait 8 heures, tu peux compter), et elle est revenue, la salope de douleur. Atroce, j'ai pas dormi. Ben pourquoi tu n'as pas été reprendre un antidouleur ? tu me demandes. Parce que. J'en sais rien, je pouvais pas réfléchir, j'avais trop mal.

Heureusement que Chouchou avait des trucs à faire, qu'il n'était pas là aujourd'hui, et que Crapaud-poilu est toujours en vacances, comme ça, j'ai pu faire la loque toute la journée. Pas besoin de faire Wonder Woman, ni Super Maman. J'ai pris une douche quand même, j'ai trainassé ma douleur qui va et qui vient, en fonction de l'effet des médocs.

Du coup, j'ai lu un bouquin tout entier dans la journée (en jetant un coup d’œil sur Planète+ pour voir les mecs se défoncer, je vois que tu suis). Un petit livre merveilleux, qui fait rire et pleurer, conseillé il y a quelques mois par mon amie S. et prêté il y a quelques jours par mon amie K. J'ai des chouettes copines.

Une histoire indescriptible de petites gens qui se croisent, qui s'aiment comme elles peuvent, pleines de maladresses, d'un petit garçon chapardeur par la force des choses, d'une mamie pas tout à fait aware. Beaucoup d'entre vous l'ont surement déjà lue, je ne suis pas forte dans les vraies nouveautés. Cette histoire-là, si ce n'est pas le cas, fonce. Une après-midi suffit et ça fera sourire tes larmes, en deux pages chrono.

* Il y a un peu d'ironie là. Je précise, au cas où.