16 août 2011

Pourtant je sais que "croiser les faisceaux, c'est mal" *...

J'ai la chance de travailler dans un endroit où l'on imagine, conçoit, fabrique, bricole, tambouille l'un de mes péchés capitaux : des produits cosmétiques.
Ouais, parce que j'ai décidé, un jour, de faire la liste de mes propres péchés capitaux, en gardant ceux par lesquels je me sentais concernée, en dégageant les autres, et en les remplaçant par des plus adaptés.

Nous avons donc : Avarice > devenu Chaussures-fringues-bijoux-sacs-à-main ; Orgueil > devenu Cosmétiques-maquillage-produit-de-beauté-truc-qui-fait-belle ; Gourmandise, bon, ben celui-là je l'ai gardé, de même que Luxure, Paresse et Envie (souvent des trucs cités précédemment, pas dans le sens 'jalousie') ; et finalement Colère > devenu Apéro.
Toutefois, ceci n'est pas le propos du jour, je m'égare...

Je SAIS donc, par mon boulot et surtout grâce aux gens qui y travaillent, qu'il faut se méfier de l'utilisation des huiles essentielles, ou en tout état de cause, s'entourer de précautions lorsqu'on les manipule.
Je SAIS qu'il ne faut pas les mettre directement sur la peau, parce que ça peut brûler. Je le sais, on me l'a dit et en plus, c'est écrit sur la boite.
Donc, sachant tout cela, j'ai décidé d'en mélanger quelques gouttes à une préparation pour me faire un masque. On est d'accord, c'est pas direct sur la peau, puisque c'est mélangé à autre chose, ça se tient comme raisonnement, non ?
Comme j'ai des boutons plein la tronche en ce moment (ça fera l'objet d'une autre histoire, vu que le problème n'a pas l'air d'être en rémission), j'ai opté pour un masque à l'argile. Je mélange donc, à proportions égales de l'argile Montmorillonite en poudre, avec de l'eau, et pour que ça sente bon et profiter de ses vertus "assainissantes et anti-bactériennes", j'ajoute trois (ou quatre ?) gouttes d'huile essentielle de Lavande. Ça fait une jolie pâte vert pâle, qui ressemble à du guacamole, avec une odeur de soupline. Je mets un bandeau pour retenir mes cheveux, et j'y vais, direct à la spatule : tout le visage et le cou compris (les boutons migrent sévèrement dans le cou en ce moment).
Temps de pause en principe, sur la boite : 10 minutes. Temps de pause réel : bien 20 minutes, en fait. Je ne peux plus parler, ça tire, car l'argile a séché et commence à craqueler. Ça pique un peu, c'est que ça doit agir en profondeur, je me dis. Je file rincer et je passe sous la douche, tiens, c'est bizarre, ça chauffe un peu. Je sors, je m'essuie et là, mes yeux rencontrent mon reflet dans le miroir. Je suis écarlate, pivoine, rouge et luisante et ça me brûle, c'est atroce, pire que le pire coup de soleil jamais pris durant toute ma vie.
Je suis rouge exactement là où le masque était posé : j'ai donc deux ronds blancs autour des yeux et un contour blanc aussi le long des cheveux. Là je dois avouer que j'ai eu un instant de franche panique.

Putain ! Je suis brûlée aux douzième degré, je vais devoir trimbaler ça toute ma vie, je suis défigurée, t'es vraiment trop con ma pauv' fille. Je ne vous décrirai pas la mine consternée de Chouchou qui, dans sa grande sagesse, me dit "Mais ça brûle les huiles essentielles, non ? Pourquoi tu en as mis sur la peau ?". MAIS JE SAIS ! Putain, t'es prof de cosmétiques toi maintenant ? Je dois dire que la peur m'a un peu fait sortir de mes gonds. J'avais pourtant rayé Colère, dans la liste.

Respire un coup, réfléchis. Biafine. Je ne vois que ça, vu que la sensation est identique à celle d'une brûlure de soleil, le remède doit être le même. J'enduis copieusement mon visage, je suis toute blanche, ça apaise un peu. Je recommence toutes les 5 minutes, tartinant généreusement ma figure boursouflée et brûlante. Un peu mieux, là, non ? Faut le dire vite. Inutile de préciser que ce n'était vraiment pas le jour, puisque nous avions un repas de famille. J'ai dû expliquer d'un air penaud ma bêtise, étalée au grand jour. La grosse teuhon.
Je te rassure, après avoir vidé un demi (gros) tube de Biafine (merci l'inventeur de ce produit), ça va mieux, ça brûle moins, ma peau est plus rose. Bonne nouvelle, les boutons sont toujours là. Anti-bactérienne, mon cul.
J'en ai eu des expériences beauté catastrophiques, mais avec celle-là, j'ai eu la frousse, en plus d'être vexée.

Morale : pas d'huile essentielle sur la peau, jamais-never-no way parce que c'est comme "croiser les faisceaux"*, c'est mal.

*Si tu regardes l'astérisque, c'est que tu n'as jamais vu Ghostbusters.



2 commentaires:

  1. Diamoline31/8/11

    T'es trop con ! sérieux, ça me fait marrer et je t'adore, mais t'es vraiment trop con des fois, on se demande où tu vas les chercher tes histoires. Il n'y a plus qu'à en faire un recueil pour ton prochain bouquin, ta vas devoir bosser mais je verrais bien une connerie par jour, genre "l'almanach de la nana".
    Très gossip, très girly, très TOI !

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  2. Sam Médian31/8/11

    Par contre pourquoi mon blog à moi il est pas sur le côté, là ! Juste en-dessous de "des trucs que j'aime", je croyais en faire partie...
    cruelle désillusion !

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