Le mur potiron

Je suis en vacances cette semaine, avec un programme de trucs à faire long comme un jour sans amour. J'ai fait une liste (HAAAAAaaahahaaa) par journée pour être sûre de ne rien oublier et j'ai attaqué dès le lundi matin par le nettoyage au Karcher de la cour de la Bicoquillette.

Je suis un boulet, sans sens pratique, donc après avoir été complètement maculée de terre, de mousse et de toiles d'araignées humidifiées, je suis assez satisfaite du résultat. Le Karcher, ça me fait du bien : tu vois directement le résultat. C'est cracra ou grisouille et après, c'est joli et luisant. Le pied.

Jour 2 : le mur de la cour. Dans la Bicoquillette, il y a un mur qui est moitié en pierres apparentes, moitié en gris béton, sans doute dû à une consolidation à un moment où ça devait s'éffoirer un peu. Depuis que nous étions entrés dans la maison, je savais que je voulais repeindre ce bout de mur gris mais il me fallait du temps et décider de la couleur. Au départ, je voulais du turquoise, ensuite plutôt du fuchsia. Finalement, on a tranché pour l'orange !

Chez Castorama, je regarde toutes les couleurs orange.... Y'en a au moins 10 différentes ! Tu me connais, j'avais déjà écumé Pinterest et j'avais une assez bonne idée de ce dont j'avais envie. Plutôt flashy, un peu, pas trop. Trente minutes plus tard, je repars avec un petit pot de Potiron. Juste avant d'arriver à la caisse, je fais demi-tour et je le remets dans le rayon pour prendre à la place Gaspacho. Ou Papaye ? Ou Bignone ? Nan Gaspacho. Puis finalement, je recours vite vite et je reprends Potiron. Cette indécision m'épuise.

J'ai un rouleau tout neuf, un pinceau tout neuf, je suis au taquet. C'est pas trop difficile mais il y a plein de petits trous dans le béton qui m'obligent à tapoter avec mon pinceau. Heureusement, je peux tout faire sans avoir à grimper sur un escabeau, c'est à ma hauteur. Ça m'arrange. Parce que déjà que j'en ai partout, t'imagines si j'avais dû être en équilibre, tout se serait cassé la gueule par terre !

Finalement, je crois que j'aurais préféré Gaspacho, un peu plus foncé, même si mon amoureux aime bien comme ça. Ce matin, je suis retournée chez Casto pour aller rechercher un pot (le premier n'avait pas suffit). Du coup, je voulais prendre deux pots de Gaspacho et repeindre le tout. Et puis, il y avait un vendeur dans le rayon alors je lui en touche deux mots.

Il m'a grave cassé mon délire, le vilain garçon. Parce que la peinture que j'ai choisi n'est pas une peinture d'extérieur, mais une peinture multi-supports. Multi-supports, ça veut dire qu'en gros, tu peux tout peindre, mais pas le béton dehors. 

"Ben vous verrez bien dans une semaine.... Mais tout va partir, ça va cloquer et s'écailler".

Je suis toute triste.

"Oui, mais dans les peintures extérieurs, y'a pas du Potiron".

"Ah non Madame, ça il faut la faire faire exprès chez un marchand de peinture, nous on ne peut pas obtenir ce genre de teintes..."

Ta gueule, pour voir.

Du coup, je ne vais pas changer la couleur (ça coûte cher, la peinture) et je me suis dit qu'on verrait bien. On va laisser vieillir pour voir ce que ça donne. C'est en faisant des erreurs qu'on apprend...

En tout cas, je suis plutôt contente... Tant que ça ne cloque pas !

Cet aprem, je continue sur ma lancée : je repeins le marbre de la cheminée (acétone pour dégraisser, apprêt type carrelage et peinture glycéro). Je suis au taquet.