La dépendance

Je pensais être tranquille, je pensais finalement avoir la paix, pouvoir jouir en toute liberté d’un espace sans limite. Le premier mois avait été chaotique, il nous semblait que le second serait plus paisible. Erreur.

Je parle bien entendu de ma connexion Internet. Si tu sais pas de quoi je cause, c’est pas bien grave, tu peux fouiller dans les vieux billets si ça te chante. Disons que, rase campagne oblige, pour pouvoir finalement échapper à la connexion Bas Débit Illimité by Orange, nous avons dû opter pour une connexion Satellite.

Un fournisseur d’accès appelé Ozone nous enfume gaiement depuis plusieurs mois mais comme je suis une fille gentille, je dis « oui, je comprends, d’accord ». Ça a pris du temps mais bon, moyennant un montant de non négligeable de plusieurs dizaines d’euros, je bénéficie d’une connexion relativement rapide mais NON illimitée.

Ah.

Et il est impossible de connaître l’état de la consommation, on ne peut pas savoir où on en est… Donc hier soir, je m’apprêtais à venir répondre à vos commentaires quand pffuit ! Plus rien. Là, je ne me suis pas reconnue : hagarde, l’écume au coin des lèvres, fusillant du regard tous les êtres vivants de la maison (animaux compris).

Je me suis fait peur. Je me suis rendu compte à quel point je suis dépendante de cette connexion. J’ai besoin de parler à mes amis sur Facebook, j’ai besoin d’écrire le billet du lendemain matin, j’ai besoin de répondre à vos commentaires, d’aller lire d’autres blogs, de voir des sites, d’écrire des messages. Le soir, être sur Internet, c’est ma soupape de décompression, mon ouverture sur le monde quand le mien semble fermé.

Ce billet, je l’ai écrit sur Word hier soir et je l’ai chargé ce matin au bureau, à partir d’une clé USB. Mais c’est pas pareil. J’aime me coucher avec la certitude que quoi qu’il advienne, le lendemain matin, le billet se publiera tout seul à huit heures zéro zéro. 

Aujourd’hui, je vais appeler le service machin-chouette de sa race et je vais tenter de comprendre comment en 15 jours on a déjà pu cramer le forfait, sachant qu’on ne télécharge ni musique, ni films, ni séries, ni rien.

Ah si… Chouchou n’arrête pas de faire des mises à jour des applications de son iPad. Des dizaines d’applications dont il ne se sert pas mais qui doivent consommer des dizaines de méga octets à chaque fois. Alors que MOI, tu vois, les méga octets, j’en ai besoin pour des trucs importants. Comme écrire ici mes peines, mes joies, mes bonheurs, mes incertitudes, mes interrogations, mes fous rires et mes chagrins. Pour moi, c’est important. 

Bonjour, je m’appelle Armelle et je suis dépendante.