Le jour où... je suis devenue blonde

Je suis moins rose d'habitude, j'avais pris un coup de soleil sûrement !

Incroyable, ça faisait super longtemps que je n'avais pas écrit un post Le jour où... Y'avait déjà eu : bombe, étoiles et clopes, voici désormais... blonde. Parce que figure-toi qu'au cas où ça t'aurait échappé, je ne suis pas blonde à la base. Enfin pas blond clair, je suis blond foncé foncé. Pas châtain, juste un poil plus clair (enfin un cheveu).

Maman est blonde pure souche, Ninou-ma-soeur un chouïa plus foncée que moi. Mes poils sont blonds (pas les poils de la tête), mes sourcils sont plus foncés. J'ai la peau claire et tendances à avoir des taches de rousseur (j'en avais plein quand j'étais choupinette, elles ont malheureusement disparu). Voilà, ça, c'est pour le contexte.

J'ai porté tout plein de couleur de cheveux, depuis que je suis en âge d'avoir mon premier balayage : des mèches un peu claires, du roux sous toute ses formes (de carotte à rouge foncé), du marron chocolat, noisette, glacé, du noir corbeau... ça, c'était un peu extrême d'autant qu'à l'époque, j'avais les cheveux à la moitié du dos. Tu vois Morticia Adams ? The same.

Le vrai blond m'avait toujours chatouillé mais je n'avais jamais osé franchir le pas : trop contraignant, la décoloration c'est quand même hard, trop différent, trop difficile à assumer. Sauf qu'en 2005, ma vie était un peu flat... J'avais arrêté de fumer, nous avions changé de maison l'année précédente, les travaux étaient presque finis... J'avais besoin d'un truc qui me booste, d'un changement. Précisément le week-end de la Toussaint (anniversary), j'ai pris rendez-vous chez un coiffeur avec la ferme intention de devenir blonde. Changement radical, pas genre je fais trois mèches, genre, je me transforme à fond. La coiffeuse m'avait prévenue "ça va prendre du temps, on va le faire en deux fois, j'espère que ça ira"... avec un soupçon d’inquiétude tout de même. Le jour J, je suis hyper décidée et je n'ai rien dit aux garçons. Enfin j'ai prévenu un peu Chouchou qui a dû répondre "groumpf...." comme à l'accoutumée, et Crapaud-poilu a dû dire "ouais ouais" sans vraiment comprendre de quoi il retournait.

Première décoloration : j'ai l'impression qu'on m'épile le crâne avec des aiguilles. Ça me brûle les yeux, la peau, je souffle, je lis des magazines pour essayer de ne pas penser à la douleur. Premier rinçage... la coiffeuse me prévient "ce n'est pas la couleur définitive...". J'ai peur. Lorsqu'elle ôte la serviette, je suis JAUNE POUSSIN. Ohmagadd. Par charité, elle me laisse reposer un peu la peau (genre 20 minutes, le temps que j'ingurgite un bout de sandwich) et on s'y recolle... Je crois que je vais décéder du cuir chevelu. Je me vois déjà rentrant à la maison avec des lambeaux de crâne complètement dépourvus de cheveux, rouge vif. C'est monstrueux ce que ça fait mal... J'essaye de respirer par le nombril et d'ouvrir mes chakras, de visualiser une image positive comme quand je faisais des cours de préparation à l’accouchement  En fait, c'est presque pas plus douloureux que des contractions. Sauf que c'est non stop. La coiffeuse m'explique qu'en fonction du résultat, on refera peut-être une couleur par-dessus pour harmoniser la teinte. Je suis blême. Elle rince. Je suppose que la couleur de la peau de mon crâne a dû lui coller les miquettes parce qu'elle a dit "non, on ne va pas insister aujourd'hui". Elle rafraîchit ma coupe (courte) et sèche à froid. Heureusement, sinon, ça va finir par sentir le cochon grillé.

Je me regarde. Je suis positivement ravie. J'ai les cheveux platine, blonds blancs, comme Maryline mais courts. Juste ce que je voulais. Je trouve que mon maquillage est fade, je trouve que je suis mal habillée, maintenant que je suis blonde, j'ai besoin d'être parfaite. C'est la première pensée que j'ai. La blonditude supporte vachement moins l'à peu près.

Lorsque je rentre à la maison, la première réaction de mon fils est : "mais tu vas rester comme ça combien de temps ?..." avec la voix qui tremble. Il a du mal. 

Chouchou... je m'en souviens pas, ça ne m'a pas marquée. 

Le mieux, ça a été au bureau le lendemain. Les collègues ont hurlé, ont demandé "Pourquoi ? Comment ? C'est dingue !". Le grand-chef, le très-haut est descendu de son bureau du premier  étage jusqu'au mien et est arrivé en riant en disant "ah bah, oui, j'avais bien entendu la rumeur ! C'est sympa, ça change !" On était certes moins nombreux qu'aujourd'hui dans la boite, mais quand même, c'est pas tous les jours qu'il se déplace pour commenter une couleur de cheveux ! Et ça m'a fait plaisir.  Ça m'a un peu gênée aussi...

Le plus drôle fut la réaction des femmes.... D'un manière générale, les filles plutôt brunes te disent toutes "ça te va super bien, franchement tu aurais dû le faire plus tôt". Et les filles blondes pure souche te disent "mouif, je sais pas trop, ça te change vachement... Et puis tes sourcils sont quand même super foncés" (et encore, t'as pas vu ma chatte ! j'avais envie de répondre). On te fait bien sentir que tu ne fais pas partie des origines certifiées !

En revanche, ce qui change vraiment, c'est d'abord le regard qu'on a sur soi. Plus exigeant, plus précis, la façon d'appréhender les couleurs des vêtements, le maquillage. Et aussi le regard des hommes. Parce qu'on a beau dire, le blond attire l'oeil. Quand tu marches dans la rue et que tu es blonde, l'oeil du mâle est attiré, même si son regard ne s'attarde pas. Comme si la clarté de la chevelure tranchait sur le gris de la ville.... 

Au bout de deux ou trois ans, j'ai abandonné la décoloration qui détruisait petit à petit la texture de mes cheveux (merci la paille) pour des couleurs super claires, que je customise de mèches de temps en temps et que j'entretiens avec le Shampoing Sheer Blonde Éclaircissant de John Fieda. Et ça fonctionne bien, merci.

Il y a quelques temps, sur mon profil Facebook, j'ai mis une photo de moi juste avant mon changement de couleur, il y 7 ans. Les commentaires furent unanimes "t'es vachement mieux en blonde !" Ben ouais. A tel point qu'il me semble aujourd'hui impensable de revenir en arrière...

Blonde je suis, blonde je resterai, je crois que c'est une des meilleures décisions fashion-beauty que j'ai prise de ma vie. Et comme c'est ton jour de chance... je vais te mettre des photos.

Nan, je déconne.