Moumine de la Bicoquillette

Après quelques semaines, il est temps de te raconter comme se passe l'adaptation de Moumine. Pour ceux qui ont loupé, nous avons adopté Moumine (qui s'appellait Yvie), chatte adulte d'environ 4 ou 6 ans, trouvée errante et placée en famille d'accueil par l'association Planning Chats, qui fait un super boulot.

Moumine est arrivée apeurée un samedi après-midi, apportée par l'une des responsables de l'association. On a ouvert la cage, elle a filé direct se planquer sous le lit au premier étage, du coup, on a fait les papiers : un contrat d'adoption en bonne et due forme, la remise du carnet de santé attestant qu'elle avait été vaccinée et moi, j'ai fait un chèque : 80 € pour l'association et 70 euros pour le remboursement des vaccins.

La dame est repartie, et j'ai commencé à faire connaissance avec la belle. Au bout de quelques dizaines de minutes, elle est montée sur le canapé à côté de moi et c'était bon, on avait fait connaissance. La première nuit, elle s'est incrustée dans notre chambre dont la porte ne ferme pas et voilà, Moumine est des nôtres.

La seule chose qui me tracassait, c'est que je trouvais qu'elle respirait assez vite. Rendez-vous chez le véto de mon patelin pour vérifier, pris pour le samedi suivant. La mise dans la caisse à chat prêtée par BB fut un grand moment : griffage en tout genre, pipi et caca de peur. 

Elle, hein, pas moi.

Effectivement Miss Moumine avait une bonne infection pulmonaire et de la fièvre... Une piqûre et dix jours de comprimés qu'il a dit le médecin. Et du vermifuge. Sinon, ça va, elle est un peu grassouille (elle se jette sur les croquettes dès qu'il y en a, mais il parait que c'est typique des bêtes abandonnées) et il lui manque quelques dents.

Au bout de dix jours, rebelote chez le véto : moins de griffage (j'ai procédé différemment), mais toujours pipi et caca de peur à peine la porte du garage franchie... Elle va mieux, mais c'est pas encore ça. Il faut qu'on surveille.

Sinon, c'est un amour et une grande bavarde. Elle fait des drôles de bruit quand on lui parle, entre le coassement d'un crapaud castrat et le roucoulement d'un pigeon ventriloque. Je lui dis "Bonjour Moumine, ça va mon chat-chat ?", avec ma voix qui monte d'un octave dès que je parle à un animal, et elle répond presque à chaque fois "Mroua". J'adore.

Elle veut tout le temps bouffer. Dès que je me lève (du lit, du fauteuil, de la chaise, des chiottes), elle part en courant vers son petit bol en miaulant et en me regardant d'un air désespéré. Un ventre. Mais maintenant, je mesure la bonne dose de croquettes, pour ne pas me laisser emporter par un amour débordant de Maman-nourricière.

Elle dort A COTE DE MA TETE. C'est un peu chiant. Pour moi, les animaux ça dort ailleurs que dans la chambre. Sauf que comme notre porte de chambre ne ferme pas, y'a toujours un moment où elle finit par se radiner. Elle se pose d'abord sur un sac de voyage qui n'a pas encore trouvé sa place de rangement et finit toujours sur le bord du lit, au niveau de ma tête ou de mes épaules. Ou de celles de mon amoureux s'il n'y a pas assez de place de mon côté. Je tolère. Et puis dans la nuit, à un moment, j'en ai marre et j'ai envie de bouger alors je lui dis en chuchotant "Allez Moumine, va-t-en". Elle fait mine de ne rien entendre alors je la pousse et elle atterrit au sol, avec plus ou moins de grâce.

Mroua.

Elle réintègre le sac pour mieux revenir plus tard, mais entre temps, elle se dit que c'est pas grave, je me suis rendormie.

Elle veut bien se faire brosser, mais pas tous les jours et pas sous le ventre. Elle a encore deux grosses bouloches façon dreadlocks sur le côté, je n'ai pas encore eu le courage d'essayer de les couper, faut que je fasse ça tranquillou, un jour où je n'ai pas 50 trucs à faire (surveiller l'eau des pâtes, sortir la poubelle, m'égaliser la foufe). Faut qu'on soit détendues toutes les deux.

Elle a fait connaissance avec les matous-voisins. Ça se passe moyen... La première fois qu'on l'a sortie, elle s'est barrée directement sur les toits et à 23h12, j'étais à oilp' dans la cour en train de m'égosi-chuchoter "Moumine, Moumine, viens mon chat-chat gentil", le tout accompagné de petit bruits de bouche dont j'ai le secret et qui sont en principe de vrais appeaux à chat.

Mon cul oui. 

Rien à faire. En revanche, j'entendais très bien derrière le mur le miaulement rauque et caractéristique de deux chats qui se jaugent. J'ai eu peur qu'elle ne se batte mais il commençait à pleuvoir alors je suis rentrée, inquiète. A deux heures du matin, je l'ai trouvé sur l'appui de la fenêtre de la salle de bains au premier étage (retour par le toit, donc) et quand j'ai ouvert, elle est rentrée comme une folle, sans doute pourchassée par une nuée de démons sanguinaires. Et puis elle est venue se coller contre mon épaule...

Mroua.

Moumine de la Bicoquillette. 

Ma jolie, ma belle.