La marque à la con

Hier, on a goûté au plaisir d'un dimanche dans l'île de Ré... C'est crétin, hein, on habite juste à côté mais on n'y va pas souvent, environ une fois par an et très rarement en plein été. L'air était doux, pas trop chaud, il y avait un peu de vent. On s'est acheté des sandwichs et on a filé vers le bout de l'île, à Ars-en-Ré parce qu'il y avait un vide-grenier.

Pas trouvé grand-chose à part des fringues, je suis tombée sur une nana qui faisait pile la même taille que moi (et c'est pas souvent) : un jean bleached, une veste à paillettes et un top noir transparent. Le tout pour ?... 12 € !

On aurait bien aimé trouvé un disque de Nina Simone ou d'Ella Fitzgerarld, mais on trouve plus souvent Luis Mariano et André Verchuren...

On a continué jusqu'aux Portes-en-Ré, tout au bout, et on a mangé assis sur le reste d'un bunker de la plage de la Redoute. C'était marée basse, on voyait juste en face de nous les longues plages dorées de la Vendée. Les mouettes farfouillaient dans les rochers et on les voyait régulièrement passer avec un petit poisson brillant dans le bec. Le vent faisait danser les herbes folles des dunes et j'ai mesuré la chance que j'avais de pouvoir profiter à loisir d'un si bel endroit, la tête sur son épaule et le ventre plein d'un jambon crudités.

Tiens, on n'a pas de dessert ! ai-je dit d'un air gourmand. Si on allait prendre une glace et faire nos touristes à Saint-Martin ? On trouve de la place facilement, il n'y a pas trop de monde, c'est pile à l'heure du match de foot. On s'installe d'abord en terrasse pour boire un coup parce qu'on a envie de faire pipi. C'est l'éternel problème : tu as envie de faire pipi, alors tu vas boire un coup pour profiter des toilettes, donc tu as envie de faire pipi, donc.... J'ai pris un Perrier avec du sirop d'orgeat, je trouve ça un peu régressif le sirop d'orgeat... Tout à coup, des cris, un grondement, une rumeur sourde a envahi le port : but !

On fait un tour dans les p'tites rues qui montent vers l'église : jolies boutiques et attrape-touristes se partagent les trottoirs. Je rigole doucement devant l'ardoise qui indique "Savons au lait d'ânesse, 100% végétal". Heu, doit pas y avoir beaucoup de lait dedans alors !

On entre dans une boutique qu'on connait et où il y a de jolis sacs à mains, certains abordables et d'autres très chers. Je flashe. Il me l'offre avec un baiser dans le cou. 

La Martinière nous tend les bras. Enfin les serveurs nous tendent leur sourire. La Martinière ? Ze famous fabricant de glace de l'île de Ré ! J'opte pour un double parfum : Nata (version éphémère en hommage à l'équipe de foot espagnole qui a pris ses quartiers dans l'île pour l'Euro) et Framboise-Poivron. Avec un dôme de chantilly indécent. Je déguste en m'arrêtant à chaque cuillère, je ne sais pas manger en marchant...

De retour à la maison, j'ai les joues rosies par le vent et je n'arrête pas de bailler. Ça me fait toujours ça l'île de Ré : le grand air, le bord de mer, le soleil. Tiens parlons-en du soleil. Bien entendu, je m'étais tartinée de crème solaire avant de partir, SPF 50 : visage, décolleté, bras, cou, épaules. Tout ce que je pouvais atteindre seule. J'avais une maxi-dress à bretelles, pas besoin de faire les guibolles.

Alors ça va, pas de coup de soleil. Sauf....

Sauf un magnifique truc rouge entre les omoplates, où on voit bien la marque de mes doigts en négatif, là où j'ai réussi à mettre de la crème en levant mon coude au max.

Génial. Une marque à la con pour toute la saison.

Génial, Une marque à la con qui me remémorera cette journée délicieuse en compagnie de celui que j'aime, goût framboise-poivron ...

Bonne semaine ;-)