J'ouvre un oeil et regarde le réveil : il est 8h20. Je le referme, sombre à nouveau dans un sommeil poisseux pour une dizaines de minutes et puis, non, finalement, je me lève. Ok, nous sommes dimanche matin mais moi, la grasse mat', c'est pas mon truc. Comme souvent, je suis la première debout et là, bing! plus de pain. Un dimanche matin sans pain, c'est vraiment trop triste.
Surtout que là, j'ai envie d'un thé avec des tartines et pourquoi pas un petit croissant pendant qu'on y est ?... Mais j'ai une grosse flemmardise pour me préparer. J'opte donc pour le plan camouflage. J'enfile une chemise de nuit + un pantalon mou, une sorte de pantalon de survet' violet. Un tee-shirt à manches longues par-dessus et encore un gilet ou un poncho, enfin un truc qui emballe le tout. Inutile de dire que je ne mets ni soutien-gorge ni culotte, donc vaut mieux essayer de camoufler. Avec toutes mes couches, je ressemble à un bibendum. J'accroche mes cheveux avec un élastique + un serre-tête + des barrettes enfin tout ce qui est possible pour tenter de discipliner les rebiquettes. Je jette un coup d'oeil dans la glace de la salle de bains. Oh merde. J'ai une grosse trace d'oreiller en travers de la joue gauche et des poches sous les yeux. Pas genre petite boursouflure, plutôt façon valise pour vol long courrier. Lunettes de soleil, graaaande écharpe. Faut que je fasse vite. Je pars en chaussons. Ben oui, vu ma tenue, si je me pointe en escarpins, c'est vraiment là que j'aurais l'air ridicule. ENCORE PLUS ridicule, je veux dire.
Je sors dans le petit matin glacé, mince, le pare-brise est gelé. Quand je respire, ça fait des petits nuages. Allez, courage ! Quatre minutes plus tard, je suis garée devant la boulangerie. Toute la stratégie consiste désormais à essayer de voir quand il y a aura le moins de monde possible, pour ne pas avoir à faire la queue dans ma tenue impossible. Le top étant qu'il n'y ait personne : j'entre, je paye, je sors et je bondis à nouveau dans la voiture. Allez, encore un petit papi qui passe la porte sa baguette sous le bras. Go ! Go ! Go !
Je marche d'un pas rapide, les yeux rivés au sol. J'entre dans la boulangerie et j'entends une voix grave et un peu cassée qui dit bonjour. Ah, tiens, c'est ma voix, encore toute enrouée du sommeil de la nuit (et probablement des boissons bues à la fête de la veille...). Arrivée devant la boulangère, j'ôte mes lunettes de soleil. Ou pas. Parfois je les garde au mépris de toute politesse. Je prends mes 5 croissants, mes 2 baguettes plus parfois un petit gâteau pour le déjeuner.
La boulangère me dit "ouh la, vous avez l'air d'avoir froid....". Rapport à ma tenue et ses nombreuses couches. "Effectivement, le pare-brise était gelé", je confirme avec un petit sourire. J'attrape ma monnaie, retraverse la rue le nez dans le macadam et rentre à la maison pour faire du thé. Des fois, les garçons dorment encore et là, c'est vraiment le panard. Un thé, face au jardin, avec des croissants tous frais et du pain et du beurre et de la confiote. Le soleil m'éblouit un peu, je plisse les yeux et pas un instant je ne regrette d'avoir affronté le petit matin froid.
Une fois de plus, je transmets mentalement à la boulangère toute ma gratitude de savoir si bien faire semblant et d'avoir la courtoisie de ne pas montrer combien je suis ridicule. Je sais que ce n'est pas très respectueux vis-à-vis des gens qui bossent et qui ont fait l'effort de s'habiller le matin. Mais quand même, elle sait que je ne suis pas toujours comme ça. Quand je vais chercher mon pain le soir en semaine après le boulot, elle voit bien que je porte aussi à merveille la tenue de ville.
Le dimanche matin, la boulangère fait semblant.... et franchement, ça m'arrange.
***
La photo n'a rien à voir (prise cet été dans le jardin), mais j'ai pas trop le temps de faire un dessin ce soir. T'es pas fâché ? ;-)
ahouais, j'adore aussi ce genre de dimanche matin, où tu croise la wonder-voisine chez le boulanger. Mais siii, la wonder-voisine avec ses zéro bourrelets, zéro-cernes (c'est ma hantise, les cernes), zéro-cheveux blancs, toujours si peu bien maquillée. Et ben, le dimanche matin, la wonder-voisine, elle est une tête aussi déglinguée que la mienne. Sinon, sympa la photo kiwi. Et sache que nous sommes beaucoup à avoir le même kiwi pourri au niveau linge qui ne sèche pas. Tiens bon!
RépondreSupprimerJ'ai pas de wonder-voisine mais j'ai des wonder-collègues... que j'ai déjà eu l'occasion de ne pas voir forcément à leur avantage. Ça rassure. Elles sont humaines finalement ;)
SupprimerJe faisais ça quand j'habitais à la ville, à 3 minutes à pied, un sweat par dessus mon pyjama et zou, le temps d'aller et de revenir ni vu ni connu... maintenant c'est un peu plus dangereux, rapport que c'est galère d'aller jusqu'à la boulangerie et de revenir sans croiser tout le village...
RépondreSupprimerDe toute façon à pied, chez moi, c'est pas possible où alors il faut vraiment se lever très tôt sous peine de manger ses croissants à 11h00 ;-)
SupprimerOuais mais le dimanche c'est autorisé de pas avoir envie...
RépondreSupprimerOuais, c'est vrai, le dimanche on fait qu'est-ce qu'on veut. D'abord.
SupprimerCa fait longtemps que j'ai pas fait ça...rapport à l'homme qui est plus matinal que moi ! D'ailleurs hier matin, c'est la bonne odeur du café/croissant qui m'a réveillée ! j'ai eu mon petit dèj au lit (comme souvent le week-end) ! C'est pas kiwi ça ?!
RépondreSupprimerMais dis donc, c'est super KIWI même. Même si le petit déj' au lit ça ne me branche pas du tout (rapport aux miettes qui piquent les fesses après).
SupprimerMais kiwi quand même !
Je te dis chapeau parce qu'en ce qui me concerne je suis incapable de sortir comme ça au saut du lit, même pour des croissants et du pain frais.
RépondreSupprimerParce que tu as froid ? Ou pas envie ? Ou les deux ? ;-)
SupprimerPeux pas sortir sans avoir pris une douche, mis mon lait hydratant. :D
Supprimerah ouais, moi non plus. Sauf le dimanche, je le fais en rentrant ;-)
SupprimerSi si la photo a tout à voir. La brindille c'est la baguette. Les gouttes, ce sont les pépites de la brioche au chocolat. C'est conceptuel.
RépondreSupprimer(manque plus que l'escargot... aux raisins).
Colombe, tu es ma Déesse poétique. Je ne sais pas depuis combien d'années je n'ai pas mangé d'escargot aux raisins. Du coup, je bave. Comme l'escargot.
SupprimerElle voulait dire un schneck ! oui, c'est moins poétique ! ;o)
SupprimerUn schneck, ça fait longtemps que j'ai pas entendu ça ;-)
SupprimerConseil de boulangère : l 'essentiel c de ne pas sentir le pyjama : c là qu'on perd notre sang froid. Pour le reste on a l habitude ...
RépondreSupprimerBen non, je sens pas le pyjama. Et je me brosse les dents aussi !
SupprimerSi tu veux je te ferais un top 5 des pires trucs que j'ai vu ou entendu.
RépondreSupprimerLe top 5, le top 5, on veut le top 5 !!!
Supprimer(allez, vas-y, balance, quoi !!!)
Ouiiiii, vas-y Céline, raconte !!
SupprimerChère blonde, je comprends trop bien... Et à celles qui ne l'ont jamais fait je dis : BRAVO !
RépondreSupprimerTu l'as fait aussi donc ?
SupprimerBen moi parfois je fais semblant d'être réveillée... (même en semaine!)
RépondreSupprimeret ça marche ?
SupprimerOh, ici il m'arrive de voir des dames, en pyjama et pantoufles venir acheter leur pain à la boulangerie. Cela m'a toujours fait bizarre.
RépondreSupprimerSinon, je me souviens d'il y a déjà pas mal d'années où j'ai rencontré chez le marchand de journaux un ami cher. Moi : tailleur qui va bien, et le reste, très secrétaire de direction. Lui : pantalon tenu par une ficelle qui lui passait sur l'épaule, T-shirt improbable, une barbe de 8 jours, pas coiffé, pieds nus dans des chaussures éculées. Je lui saute au cou sous les yeux du marchand de journaux qui a failli tomber de son tabouret.
Ma réputation en a pris un vieux coup.
L'habit ne fait pas le moine... ni l'ami cher. Ne jamais se fier aux apparences ;-)
Supprimerje me souviens quand j'étais en boulangerie, j'adorais les clients qui venaient dans cette tenue, je trouvais ça super mignon pour tout ce que ça signifiait :D
RépondreSupprimerc'est mimi ça ! ça me console !
SupprimerÊtre boulangère, ce n'est pas être une simple commerçante, c'est être un peu psychologue aussi.
RépondreSupprimerC'était la citation du jour, bonsoir.
PS : j'aime comme toi ces instants du matin, où tout le monde est encore couché et qui n'appartiennent à personne d'autre qu'à moi.
J'adore ça ! Bon au bout d'un moment, faut quand même que le gosse se lève sinon ça m'agace. Mais j'aime bien ma tranquillité du dimanche matin...
SupprimerJe perds toute éducation quand il s'agit de cacher les ravages d'une nuit blanche, d'ivresse, d'amour, de fête, de travail (au choix en général je ne fais pas tout la même nuit) derrière mes lunettes noires. Elles restent vissées sur mon nez qu'il fasse beau ou pas, quitte à paraitre prétentieuse, je ne les quitte pas non plus devant la boulangère. Pas de pyjama pour moi, mais un caleçon, mes Ugg de presque 10 ans d'âge, un gros pull, les cheveux en bataille.
RépondreSupprimerEt j'adore ça.
Un jour, j'ai même menti dans une boulangerie qui n'étais pas celle de d'habitude. "Je viens de me faire opérer des yeux, désolée, je n'enlève pas mes lunettes".
SupprimerJe ne sais pas si on m'a crue.
ah, je ne fais jamais ça...forcément, pour me sortir du lit avant 10h le dimanche, il faut de la dynamite :)
RépondreSupprimerEt chez moi, le dimanche si tu y vas à 10h, ben y'en a plus des croissants, alors ça vaut pas le coup...
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