Back to pixie

Bon ben voilà, c'est fait. Je suis de retour à l'ultra-court... Décision prise avec un prétexte discutable : avoir la paix en Thaïlande et ne pas avoir à gérer des cheveux qui rebiquent sans cesse, une frange raplapla et peu conciliante, pour cause de température et d'humidité excessives. Et ne pas à avoir à emporter de sèche-cheveux pour ne pas plomber la valise.

Comme m'a dit ma copine Miss F., qui  m'a connue avec cette mini-coupe (et qui kiffe), toutefois de bon conseil "Nan mais ne coupe pas tes cheveux si courts pour 15 jours de vacances si tu ne le veux pas vraiment, ça mettra des mois à repousser..."

Elle a raison.

Mais ça repousse.

Après avoir discuté 20 bonnes minutes avec Steph ma coiffeuse (qui m'a aussi déjà connue avec des mini-cheveux), je décide que... oui, on coupe. D'abord couleur (qui éclaircira au soleil, tu verras), puis les ciseaux. Je joue avec les petites mèches humides qui jonchent ma blouse noire en jetant un coup d'oeil dans le miroir et lorsqu'elle met le coup de ciseau dans la frange, là où c'est le plus long, je lève les yeux et mon estomac se serre. Je me revois il y a dix ans...

Steph sèche (trois secondes) (c'était ça le but), façonne et je repars chez moi. J'ai le kiki serré en craignant le regard déçu de Darling à mon retour à la maison. Non, ça va. Je sais qu'il préfère les cheveux longs mais lui aussi m'avait connue comme ça il y a très longtemps donc pas vraiment surpris.

Le lendemain matin, au hasard d'un miroir, je sens les larmes monter. En fait, ce n'est pas d'avoir coupé, c'est surtout de croiser le regard de celle que j'étais il y a dix ans. Celle qui, lorsqu'elle portait cette coupe, était dans une autre vie, dans un autre contexte, pas forcément hyper heureuse, ni hyper malheureuse non plus, existant en marge de la vie qu'elle souhaitait. J'ai vieilli. J'ai changé, ma vie a changé, et pourtant, c'est comme si aujourd'hui j'étais redevenue celle qui figure sur ces photos anciennes.

Je me suis raisonnée, la microfibre à la main (j'étais en plein ménage) et je me suis dit "Sois rationnelle, bon sang ! Une coupe de cheveux ne décide pas de ta vie !" Bien sûr que non. En réalité, je m'étais préparée à recevoir le regard des autres, positif ou négatif, pas à assumer le mien.

Au bout de deux jours, ça va mieux. Je crois que le sort sera définitivement conjuré quand je me verrai heureuse sur les photos de vacances, heureuse avec mes cheveux tout courts, avec l'homme que j'aime et bien mieux dans mes ballerines qu'il y a dix ans.

Et si ce n'est pas le cas, si définitivement c'est trop difficile, et ben.... ça repousse !