Jusqu'à hier, je n'avais pas vraiment compris cette phrase "Il vaut mieux avoir des remords que des regrets". Pour moi, c'était kif-kif bourricot, un remords, un regret, c'est avoir fait ou dit quelque chose que finalement on aurait mieux fait de garder pour soi.
Comme j'étais pleine de remords-regrets, je suis allée voir la définition dans le dico.
Un regret, c'est le chagrin ou le repentir d'avoir ou de ne pas avoir fait.
Un remords, c'est une vive douleur morale causée par la conscience d'avoir mal agi.
Ben je suis pas plus avancée, j'ai beau chercher, je ne vois pas bien la nuance. Sauf peut-être que dans la notion de remords, il y a de l'action. On a fait quelque chose et on n'aurait pas dû.
Dans le regret, on peut ne pas avoir fait et en être malheureux.
Je suis pas sûre.
"Mieux vaut avoir des remords que des regrets"... Cela signifie-t-il qu'il vaut mieux faire quelque chose, quitte à la regretter, que de se sentir mal de ne l'avoir pas fait ?
Alors oui. Je comprends. C'est ça que je vis depuis hier. J'aurais dû faire et maintenant, c'est trop tard.
Je savais qu'il était malade depuis quelques mois, je savais que c'était compliqué. Je m'étais promis de lui envoyer un mail pour lui parler de tout et de rien, pour prendre de ses nouvelles, pour renouer un fil de conversation qui s'était distendu.
Et puis...
C'était compliqué. Je ne me sentais pas le courage de dire après plusieurs années où nous n'étions plus en contact "Tiens, salut, je sais que tu es malade alors je viens te faire coucou !" Pourtant, je suis certaine que cela lui aurait fait plaisir. Mais comment badiner sur ce qui se passe dans ma vie alors que lui...
C'est nul. Je n'ai pas pu, je n'ai pas su.
Hier, j'ai appris qu'il était parti. Il était important pour moi, pour ma carrière professionnelle, c'est lui qui a mis le kick à ce que je suis aujourd'hui, on s'appréciait beaucoup. Il avait quitté la boite il y a très longtemps et même si nous étions restés en contact plusieurs années par la suite, c'était devenu plus silencieux depuis deux ou trois ans.
Alors, je n'ai pas eu le courage, pas pris le temps, mais surtout pas eu le courage.
Et maintenant, j'ai des regrets, alors que j'aurais préféré avoir des remords.
* * *
Crédit photo : Seb - Face à la Mer
J'ai des regrets du même ordre, hélas.
RépondreSupprimerTu t'en souviendras. Cela m'est arrivé il y a quelques années (plus précisément, la maman d'une très chère amie d'enfance que je ne voyais plus beaucoup et que j'aurais dû toutefois appeler dans ces moments difficiles où sa maman malade était chez elle, pour ses derniers mois), ça ne m'arrivera jamais plus. Cela m'a même amenée à dire des choses beaucoup plus légères mais qu'autrefois je gardais pour moi, comme dire à une vendeuse que je ne connais pas que sa veste est jolie, ne jamais oublier de dire à une amie que sa nouvelle coupe de cheveux lui va bien... en tout cas je m'y efforce. Et dire aussi au papi resquilleur de rester à sa place ! #jamaisderemords
RépondreSupprimerLe temps pansera cette plaie, Armelle. Personnellement j'ai toujours un lourd boum au fond de l'estomac quand je pense à la négligence dont j'ai fait preuve à cette occasion, mais ce remord me rappelle sans cesse à l'ordre pour être meilleure aujourd'hui (en tout cas j'espère).
Douces pensées
c'est aussi ce que je fais. J'essaie d'être très attentionnée pour les gens qui m'entourent...en me disant que quand j'oublierai de l'être , ça compensera .....je suis totalement athée, mais mon éducation judéo-chrétienne a laissé des traces certaines :)))
SupprimerIl me semble que le regret c'est personnel
RépondreSupprimeret que le remord, ça a à voir avec les conséquences pour les autres.
Beaucoup de gens ont la même attitude devant la maladie, la mort imminente.
Ils sont désemparés et n'osent pas agir.
Dans mon assoc préférée,
une fille très active de mon âge a fait un AVC
et depuis elle est grabataire
personne n'allait la voir
personne n'osait,
alors que tout le monde l'aimait beaucoup.
Elle a juste disparu du paysage
et c'est comme si, tout d'un coup, elle n'existait plus.
ça m'a beaucoup gênée,
et j'y suis allée,
entraînant d'autres avec moi,
parce que j'avais malheureusement déjà connu ça,
enfant,
après l'accident de ma mère qui l'avait laissée lourdement handicapée.
On avait disparu du paysage avec elle...
Alors tu vois
c'est une question de point de vue : pour moi être malade, mourant, et privé de visite parce que les gens sont gênés, c'est une double peine.
Pour d'autres, y aller, c'est de l'indécence.
Pour celui qui est parti, tu ne peux plus rien.
Mais tu auras d'autres expériences de ce type, car ça fait partie de la vie,
et tu sauras quoi faire.
Et peut-être a-t-il des proches qui restent,
et pour lesquels tu peux avoir un simple signe d'amitié,
celui que tu aimerais recevoir toi ?
Les remords et les regrets, comme toi, j'avais du mal à faire la différence. Merci d'avoir cherché dans le dico pour moi. Donc, les remords et les regrets, ce sont des trucs qui encombrent la tête, qui nous font culpabiliser. C'est normal, on ne vit pas à Disney Land.
RépondreSupprimerque te dire... c'est triste, comme la vie parfois, souvent... bon courage... et tu as bien raison, maintenant, comme toi, je me dirais qu'il vaut mieux avoir des regrets que des remords... mais pas sûr que ce soit si simple à mettre en oeuvre.
RépondreSupprimerdans les regrets, à mes yeux, il y a davantage de souffrance que dans le remords. C'est aussi plus long à digérer et à faire passer. J'ai eu les mêmes regrets, çà fera 3 ans en juin. J'étais dans un centre spécialisé pour faire une formation adaptée à mon handicap et j'ai eu le bonheur de retrouver un de mes anciens compagnons de route comme je l'appelais, rencontré l'année d'avant, dans une autre structure pour voir où on en était avant de nous envoyer dans telle ou telle formation. Et je l'ai retrouvé. Du haut de ses 20 ans, il avait compris beaucoup de choses à la vie, il aurait pu être le ptit frère dont on rêve. Son handicap à lui était aussi physique, une malformation cérébrale qui l'avait rendu hémiplégique. Mais il était là à rire, à parler de tout, il adorait ses amis, sa famille et c'était une leçon de vie à lui tout seul. Il a fini sa formation plus tôt que moi, il avait passé 6 mois à travailler sur word, excel, powerpoint, parfois absent surtout à la fin, parce qu'il faisait des crises d'épilepsie à répétition, il venait ravagé. La responsable avait eu le culot de lui dire que ses crises avaient parfois bon dos sur ses absences.... il était dévasté d'entendre çà, alors qu'il s'était battu pour avoir droit à son avenir pro... déjà j'ai eu le regret de ne pas avoir le courage de lui avoir remis les pendules à l'ordre à cette péta**e qui nous enfonçait tous les uns après les autres... et je m'étais promis de lui envoyé un mp sur fb pour lui dire qu'il me manquait, qu'il m'avait beaucoup apporté. Et le temps passait, j'étais moi-même épuisée par la formation qui avait raison de mon corps et puis il y avait aussi cette pudeur qui faisait que je n'osais pas. Un jour de juin, cette fameuse responsable est venue dans notre salle. Mon ptit Juju était mort. Il allait avoir 21 ans 3 jours plus tard. Il était à une fête, entouré de ses amis, quelque chose a fini par lâcher au niveau cérébral, il est resté dans le coma quelques jours et n'a jamais eu le temps de se réveiller pour au moins voir ses proches une dernière fois. Et j'ai eu le 2nd regret... celui de ne pas avoir eu le temps ou le courage je n'en sais rien, de lui dire à quel point, ma formation avait été plus douce avec lui à mes côtés. Pas un jour ne passe sans que je pense à lui. les regrets ont laissé place à la tristesse et j'ai eu beaucoup de mal à me remettre de ce décès. La vie ne me le mettra plus une 3ème fois sur mon chemin, mon compagnon de route professionnelle. Depuis, par contre, je fais attention doublement à ne plus faire la même erreur et à laisser ma pudeur de côté aussi, parce que les gens partent parfois trop vite.
RépondreSupprimerJ'aime l'idée de Coline, d'envoyer un ptit mot à ses proches, famille ou amis, qui auront toujours besoin d'un mot de réconfort et de soutien. Bisous ma jolie Armelle, plein de pensées <3
Ma très chère Armelle
RépondreSupprimerNous ne sommes pas parfaites.
Nous avons toutes un épisode dans notre vie où nous nous disons que nous aurions pu faire "plus", "mieux".
Je voulais te raconter une histoire de "je t'aime" que j'aurais aimé "dire" plutôt que d'essayer montrer. Mais c'est encore trop douloureux et ma gorge me fait mal rien que d'y penser.
Tu n'as pas été qu'absente avec cet ami. Tu as partagé des moments précieux et tu ne peux mesurer la portée de ce que tu as donné alors. Il ne faut pas oublier ces instants.
Il est certain que maintenant tu ne te poseras plus la question de "est-ce que ça se fait de revenir comme ça ?" ou bien tu sauras au fond de toi même quelle est TA façon d'agir.
Dis toi que c'est un cadeau que cet ami ou la vie te fait en t'apprenant à davantage suivre ton cœur à l'avenir.
Et pardonne toi parce que tu es une bonne personne.
Respire. Tout va bien
Je véhicule depuis 2 mois le regret d'avoir répondu beaucoup trop brièvement à un dernier texto envoyé par une collègue qui est décédée brutalement 3 jours plus tard. Il se trouve que j'étais trop prise, ce jour-là. C'est un regret. Le remords, je le vois plus comme la conséquence d'un acte qu'on aurait peut être pas du "commettre". Mais finalement, le sentiment est le même.
RépondreSupprimerIl faut aussi savoir se pardonner de ne pas être l'extraordinaire femme parfaite que nous rêvons parfois d'être. Personne ne l'est. Nous sommes souvent nos pires ennemis et exigeons de nous mêmes bien plus que ce que nous exigeons des autres.
Il me semble que le fait d'aller à l'enterrement peut t'apporter beaucoup, du moins c'est mon expérience récente, et surtout te permettre de manifester l'affection que tu ressentais pour cet homme à ses proches.
Bon courage.
il y a des remords qui sont pires que des regrets; des regrets pires que des remords...
RépondreSupprimerPour cette personne, c'est trop tard... mais forte (tristement forte) de cette histoire, tu agiras sans aucun doute différemment une prochaine fois (tristement prochaine fois).
L'essentiel est de te souvenir que tu n'as pas "pas agi" dans l'intention de nuire! C'est juste que tu n'as pas su... ça arrive aux meilleurs!
Maintenant, tu peux envoyer un mot à sa famille... une pensée fait toujours plaisir. Pour eux, ce n'est pas trop tard.
Ne culpabilise pas. Blesser n'a pas été ton but. Tu n'as pas été indifférente. Tu as juste eu peur. C'est largement humain!
des bisous
On apprend de ses erreurs ...
RépondreSupprimerLaurence
De la part de Liliblabla
RépondreSupprimerHummmmm... Douloureux billet sur une attitude universelle. Je compatis, j'ai fait la même erreur en mars.
Et j'avais aussi envie de dire : style d'écriture très personnel, j'aime beaucoup, dans la douleur comme dans la joie ou toute autre émotion d'ailleurs.
Je comprends et partage ce que tu ressens, j'ai vécu la même chose il y a quelques années ... Une amie à laquelle je tenais mais dont je m'étais éloignée du fait de nos vies qui filaient trop vite sans doute ... un jour j'ai appris qu'elle était malade, j'ai commencé plusieurs lettres mais je ne trouvais pas les mots et me sentais gênée de réapparaitre à ce moment là ... bêtement je croyais aussi que tout irait bien malgré tout et qu'on se reverrait ... et puis un matin de Noël, elle est partie pour toujours et moi je me suis dit que j'aurais dû finir cette lettre si souvent commencée et être prés d'elle pour lui dire qu'elle comptait et que je pensais à elle, malgré les années, malgré les km ... mais c''était trop tard et comme tu dis, remord ou regret, cela restera toujours dans mon coeur.
RépondreSupprimerLe regret c'est plus un état émotionnel, le remords fait davantage référence aux sentiments (culpabilité...). Quoi qu'il en soit tu es restée honnête envers toi-même, tu as manqué de courage, pas pris le temps, pas su trouver les mots. C'est comme cela il faut l'accepter et garder une belle image de ce passé. Chacun réagit selon sa nature. Ne culpabilise pas, je suis sure qu'il ne t'en veut pas.
RépondreSupprimerje ne sais quoi te dire....mais je ne pouvais pas juste te lire sans te manifester mon amitié (et te dire que je comprends tes regrets)...
RépondreSupprimerTu vois bien à travers quelques commentaires ici, qu'on a toutes et tous une histoire comme ça.
RépondreSupprimerD'autant qu'il me semble que tu était très "chargée" toi-même à l'époque où tu aurais pu garder le contact. Il y des fois où on arrive pas à avoir suffisamment d'énergie positive à donner. Te bile pas ma blonde.
Et puis, qu'aurait-il pensé si tu avais prolongé le contact au motif de sa maladie?
Mais je comprend ton interrogation, ton chagrin. Tes émotions là montrent bien la grandeur de ton coeur.
Des bisous ma belette.
Je suis désolée que tu te sentes si mal. Des bises belle Blonde.
RépondreSupprimerTu vois, Poussin, je crois que si tu l'avais recontacté, cela n'aurait pas servi à grand chose, si ce n'est à te déculpabiliser. Dans ces cas là, il n'y a que les très intimes qui sont nécessaires pendant ce trajet si dur. Et même, à la fin, plus personne. On est seul face à la mort. Quelle que soit la personne à ses côtés.
RépondreSupprimerC'est le destin auquel on sera tous confrontés un jour, et ce que l'on fait autour de la mort et de la maladie, c'est avant tout pour se rassurer.
Souviens-toi des bons moments passés ensemble quand ce remords-regret te submerge. Tu verras, tu souriras en pensant à lui, et c'est le meilleur que tu puisses lui donner.
100% d'accord... A la virgule près.
Supprimerj'ajouterai aussi que dans certaines cultures auxquelles j'adhère davantage qu'à la nôtre, du moins de ce point de vue, le contraire de la mort est, non pas la vie, mais la naissance... Ce qui inscrit la mort dans un autre registre, celui d'un cycle et non d'une fin. Au fond, est-ce que cette culpabilité que l'on ressent n'est pas juste liée à la conception que l'on a de la mort ? Peut-être suffit-il de changer de point de vue pour y trouver un autre sens... Take care <3
SupprimerTout à fait d'accord avec ton point de vue Smouik !
SupprimerEffectivement, la nuance est là.
RépondreSupprimerDe gros bisous d'encouragement... Et puis c'est pas facile à se dire mais tant pis... Si ça ne s'est pas fait c'est p'tet aussi que ça ne devait pas se faire... Je ne sais pas.
Que de douleurs dans ces commentaires...
RépondreSupprimerMerci pour vos mots réconfortants, merci d'avoir partagé ces sentiments diffus.
Des bisous
je n'avais pas lu ton post avant ce matin ...
RépondreSupprimerbeaucoup de choses à dire sur ce sujet très douloureux, mais trop de deuils et de douleurs pour les exprimer correctement, et surtout trop de journées passées au chevet du malade, du souffrant, du mourant, sans relais de la part de ceux qui n'osent pas, qui ne peuvent pas, qui ne savent pas comment faire ...
Aller à l'enterrement, c'est bien, un mot à la famille c'est bien, c'est bien de penser à ceux qui restent, et qui souvent restent bien seuls ...
On apprend beaucoup de ces regrets/remords qui servent à nous faire avancer, à améliorer la suite ...
je t'embrasse fort
Je te fais des bisous, même si on se connaît pas.
RépondreSupprimerC'est pas grand chose, mais je suis un peu nulle en phrase réconfortante. Mais je n'en pense pas moins.
Et moi aussi, pour les mêmes raisons, je préfère avoir des remords que des regrets, désormais. Même si la plupart du temps ma mère dirait que ce sont des remords de cul de poule dans un panier à salade (??)
Ben oui, Suzanne : des remords de cul de prostituée dans un fourgon de police !
SupprimerJ'avais pensé à une explication de ce genre. Mais comme je connais cette expression depuis que je suis petite, je peux pas m'enlever de la tête l'image d'un poulet assis dans un panier à salade, que quelqu'un secoue.
Supprimer(comme le pot aux roses que j'imagine en poteau rose, avec un pot de roses dessus)
Je ne connaissais pas l'expression du cul de la poule qui m'a amusée, mais dis-toi que nombre de gens écrivent "poteau rose". Dans les deux cas, c'est plutôt poétique ! Bon, pour le poulet assis dans un panier à salade, un peu moins que le poteau.
SupprimerMon oncle préféré (et mon parrain) est décédé brusquement il y a 18 mois. Je l'avais vu juste avant. Il n'allait pas bien moralement. On le savait dans la famille mais comme il ne montrait rien et continuait de faire le clown je n'ai pas osé parler avec lui., lui dire que même si on ne voyait pas souvent je l'adorais Je l'ai regretté. Ma façon de lui dire mon amour ça a été, lors de l'inhumation, de porter son urne dans mes bras et de lui dire sans paroles qu'il avait tant compté pour moi. Et je me suis sentie mieux d'avoir fait comme ça.
RépondreSupprimerVoila ma petite expérience. Aller aux obsèques, écrire un mot à la famille c'est aussi montrer que malgré l'éloignement cette personne continuait de beaucoup compter.