Portrait de lectrice #7 : Daphné

Daphné est une commentatrice assidue et voyageuse, grande, grande voyageuse. Elle partage ses découvertes, et plein d'autres jolies choses sur son blog Be Frenchie. J'ai été fort ravie qu'elle accepte de bien vouloir répondre à mes p'tites questions inquisitrices ;-)

Je te laisse faire connaissance avec elle... Welcome Daphé !

-------------------------------

1- Comment je m'intitule ? Comme s'appellent les habitants de là où je suis née ? C'est quoi mon âge à cinq ans près (en plus ou en moins) ?

Bonjour, je m’appelle Daphné,

Je viens d’un plat pays, avec la mer du Nord pour dernier terrain vague, des cathédrales pour uniques montagnes et un ciel si gris qu'il faut lui pardonner en prenant le tram trente-trois pour manger des frites chez Eugène.

A Bruxelles, ma belle, j’ai été biberonnée à Brel et Dick Annegarn. Rassurez-moi, je ne suis pas la seule belge dont ces chansons coulent dans les veines ?

Mais je suis depuis longtemps exilée dans la garrigue, où l’oncle Ducros se décarcasse pour que les cigales chantent au-dessus du barbecue.  Avant même de découvrir ma région d’adoption, mon histoire d’amour a commencé avé le Massilia Sound System, Moussu T, et les Fabulous Troubadours. Alors, pour donner des racines à nos garçons nascudas al païs, ils apprennent l’occitan à l’école. Les racines ne doivent-elles pas toujours être multiples pour bien enraciner l’arbre ?

J’ai un léger souci avec mon âge Armelle ; je dois toujours recompter pour m’en souvenir – probablement est-ce le signe d’un âge avancé ? 

Après un rapide calcul, il m’apparaît que j’ai 38 ans. Dites, est-ce grave de ne pas y accorder d’importance ?  (<-- Non, pas du tout !) A part une myopie qui s’installe et me permet de ne plus rentrer dans les détails, je n’ai pas vu ces années passer.

2- Le dimanche, c'est quoi mon activité préférée ? 

Excellente question que je peux illico mettre en pratique : nous sommes dimanche matin, je te réponds tranquillement lovée dans mon canapé.  

Cette journée s’annonce parfaite pour 5 raisons :

1 me réveiller en douceur, t’écrire pendant que le reste de la famille dort encore

2 écouter les oiseaux qui piaillent, regarder les massifs de coronilles qui éclaboussent ma colline de jaune

3 s’entraîner pour le plus gros câlin familial du livre Guinness 

4 après un brunch gargantuesque, attacher le vélo suiveur de mon petit gars au mien

5 pédaler et rire ensemble sur les petites routes de campagne, sortir le thermos de thé du panier, improviser une course d’escargots, donner à manger aux chevaux, souffler sur les pissenlits puis faire pipi derrière un buisson

Voilà exactement ce qui me rend heureuse. ( Du moins jusqu’à ce qu’on crève un pneu/se perde/renverse du thé brûlant/oublie la clé de 13 pour serrer les écrous – ou gagnions le gros lot avec tout ça à la fois ).

3- Les jours où je me trouve canon, c'est pour quelle(s) raison(s) ?

Je crois que c’est comme l’âge, je ne m’en soucie pas vraiment. Mais me sentir bien ne tient souvent qu’à peu de choses : marcher dans la nature, sortir de l’eau fraîche d’une rivière, pédaler nez au vent en écoutant «Happy Together» des Turtles.

Je crois que je me sens canon quand je suis en harmonie avec ce que je fais. Donc, il m’arrive aussi de me trouver sublime en coulant du béton; je ne comprends pas pourquoi mon entourage ne partage pas cet avis.

4- Tu veux bien nous donner ta recette favorite ? Avec les ingrédients et le temps de cuisson !

Fastoche ! Le mois dernier, j’ai embarqué mon grand pour un road trip en Thaïlande : je crois que presque chaque jour, on s’est offert des barquettes de mango sticky rice. Mais comme aucun étal ne propose ce dessert dans ma cambrousse, j’ai improvisé une version façon riz au lait pour prolonger notre addiction – la recette se trouve ici.

5- Quartier libre : voyage, lecture, envies, colère, musique, ciné, coup de coeur ou coup gueule...  A toi !

Tu sais, Armelle, il faut que je t’avoue que je suis contre la guerre. J’ai bien tenté un bed-in façon Yoko Ono mais je ne comprends toujours pas pourquoi mon action de protestation n’a pas eu l’effet escompté. Pourtant, il suffit parfois d’un simple geste pour changer les choses :

On possède quantité d’objets qu’on renouvelle de plus en plus vite ; l’obsolescence programmée nous encourage trop souvent à nous débarrasser de choses tout à fait réparables. Et si avant de les jeter on apportait nos objets condamnés à un repair café ? Un peu partout en France essaiment des lieux associatifs où des bénévoles réparent cafetière/machine à pain/grille-pain pour nous permettre de prolonger leur durée de vie. Et n’oubliez pas que les objets qui ne vous servent plus peuvent sûrement faire des heureux sur donnons.

Je suis affligée de voir tant de bords de mer bétonnés pour n’être habités que quelques semaines par an. Depuis la naissance de mon grand, je suis devenue une grande adepte de l’échangisme. Echanger ma maison n’est pas qu’un truc de vieille radine myope : c’est aussi un moyen de remplacer ce bétonnage en règle par du partage. Si ça vous tente, j’ai fait des articles à ce sujet.

Mais je repense à cette notion de confiance en soi que tu évoques plus haut : un truc qui me rend particulièrement fière de moi, c’est de réaliser que je suis capable de faire bien plus de choses que je ne le croyais. Même les tâches qui semblent rébarbatives au départ peuvent nous apporter de l’agrément. Du changement d’un mitigeur à la fabrication d’un escalier en béton, je bricole souvent à la maison. Mais je ne comprends pas pourquoi si peu de femmes bricolent. N’ayons pas peur d’une perceuse ou scie sauteuse ; bricoler demande souvent plus d’astuce que de muscles et nous sommes tout aussi capables que les hommes de poser des étagères ou un parquet.

Notre liberté passe aussi par ces petits gestes pour ne plus être dépendants des autres !

-------------------------------------

Merci Daphné... Je suis impressionnée par tout ce que tu entreprends. Tu as bien plus de courage pour beaucoup de choses que je n'en aurais jamais. Que ce soit pour l'échange de maisons ou l'escalier en béton. 

J'adore tes photos, ton univers et même si je ne commente pas souvent, faute de temps principalement, ton blog fait partie des endroits inspirants... D'ailleurs, je viens de réparer un manquement inexplicable : tu es désormais là, juste à droite.

Merci pour ta confiance ;-)

Comme d'hab', c'est toi qui t'y colles pour les réponses aux commentaires :

J'aimerais que la prochaine à répondre à mes questions soit MAMINA : ok ?