Alors, cette semaine, est-ce que t'as cru qu'la vie c'était un kiwi ? Coup-ci, coup-ci. Un p'tit récap ? On y va...
Cette semaine, la vie c'était pas du tout un kiwi pour un petit oiseau que j'ai dû taper avec la voiture. Enfin, je suis sûre parce qu'il est incrusté, la tête en avant, dans la calandre, et les plumes du cul toutes ébouriffées. Je n'avais rien entendu, je l'ai vu un matin, j'étais toute dépitée. Du bout du doigt, j'ai caressé les plumes, et.... je l'ai laissé. "C'est dégueulasse !" a dit Crapaud-poilu. "Ben, enlève-le, toi !", j'ai dit. C'était jeudi dernier. Depuis deux jours, je ne suis pas allée voir s'il était encore là, j'ai le coeur tout serré.
Et puis, y'en a bien qui mettent des cornes de buffle, sur l'avant de leur voiture alors, chacun son animal-totem.
La vie c'est un kiwi gourmand quand l'autre jour, un dimanche matin, à 9h45, j'ai décidé de faire des crêpes. Je venais d'acheter une crêpière au supermarché (oui, ça m'arrive d'aller faire mes courses le dimanche matin...), et j'ai décidé de l'inaugurer (la crêpière, pas le magasin). En principe, je suis pas la reine des crêpes et je mets toujours ça sur le compte de la poêle. Il fallait que j'en ai le coeur net. Elles étaient pas mal. Je les ai disposées dans une espèce de plat rond en pyrex, laissées refroidir et je les ai planquées. Pour pas que les deux autres morfales se jettent dessus (ils pioncaient comme des marmottes en hibernation, à la suite d'une soirée qui s'était prolongée un peu).
Pour le dessert, je sors mon plat de crêpes sous l'oeil ravi de Crapaud-poilu et suspicieux de Chouchou qui doute par principe de ma cuisine (surtout des crêpes). Faut dire que certaines expériences passées l'ont rendu méfiant : de la crêpe dont la pâte est tellement liquide que c'est comme si tu mettais de l'eau dans la poêle, à celle qui est tellement épaisse qu'au bout de 4 minutes de chaque côté, c'est encore mou dedans, c'était pas gagné. Ouais, tu peux conspuer, c'est trop nul de pas savoir faire les crêpes. Par contre, je fais des gratins dauphinois qui déchirent.
Toujours est-il que Chouchou attrape le plat, le sucre en poudre, et fait tourner le plat sur la table, comme une toupie, en laissant le sucre se verser en cercles concentriques. Tout content de lui, il recommence avec la suivante. Ha ha, il en prend une deuxième, c'est qu'elles sont bonnes. Mouais, accepte-t-il du bout des lèvres. A la troisième crêpe où, hilare, il fait tourner son plat pour verser son sucre, de plus en plus haut, je lui ai dit d'un air légèrement narquois : "pinaise, qu'est-ce que ça serait si t'avais une machine à churros ?". Crapaud-poilu mort de rire, moi avec. Chouchou s'est drapé dans sa dignité et a mangé la dernière avec de la confiture. Sans tourner le plat.
La vie c'est un kiwi avec des étoiles dans les yeux quand l'autre soir, le fils de nos amis a dit à sa mère, en plein apéro et qui se souciait (un peu) de ce qu'allait dîner son gosse pendant que nous descendions allègrement une bouteille de rouge à deux, "des raviolis". C'était comme un truc merveilleux, le truc le plus merveilleux qu'il avait le droit de demander, avec un regard gourmand. Et sa mère, avec un air d'accepter vraiment pour lui plaisir : "bon d'accord". On est ok que c'était nickel pour nous, le coup d'ouvrir une boite et de foutre à chauffer, mais elle a voulu lui faire comprendre que c'était exceptionnel. Ce qui est vrai, ils mangent plutôt sainement en général. Oui, je sais les raviolis en boite, c'est pas non plus la cata. C'est pas très bon au goût, surtout.
Je me suis demandée ce que j'aurais répondu au même âge (8 ans, à peu près), pas certaine que cela aurait été des raviolis en boite. Je ne me souviens plus...
La vie, c'est pas un kiwi quand je suis en colère contre les boulangeries. J'en ai assez que sous prétexte que maintenant, les baguettes sont aussi marketées que des mascara l'Oréal, avec une "belle histoire", un nom sympa, une forme particulière : Banette, Banette tradition, Festive, Festive Brune, Viking, Gana, etc, on te colle systématiquement la pochette papier au nom de la baguette concernée. Et surtout quand tu en prends deux différentes, on te colle la Festive dans une pochette et la Viking dans une autre, alors que deux baguettes rentrent très bien dans un seul étui. Cette semaine, je vois la manoeuvre qui se reproduit et je dis à vendeuse "un seul papier s'il vous plait". Elle fait genre "j'en ai rien à foutre de ce que tu racontes" et elle me colle deux pochettes différentes pour mes baguettes avec un sourire. Je transforme mon oeil bleu en oeil noir et je prends ma gueule des mauvais jours en réitérant : "non, dans un seul papier, s'il vous plait". Son regard se plante dans le mien, une fraction de seconde, je perçois qu'elle ne comprend pas ce que ça peut faire, pourquoi je l'emmerde et surtout quelle pochette choisir.... Elle finit par mettre les deux baguettes dans l'un des deux sacs, en époussetant d'un geste rageur le reste des papiers. Tu comprends bien, toi, que c'est du gâchis et que 10 minutes plus tard, ce con de papier finira directement à la poubelle ?
En remontant dans la voiture, le paquet de deux baguettes m'a échappé des mains et le papier s'est tout déchiré, j'ai des miettes plein ma bagnole depuis. Je me demande si j'ai pas vaguement entendu un rire vengeur au loin, qui venait de l'espace situé entre les éclairs et les millefeuilles. Pétasse.
La vie, c'est un kiwi de la mort qui tue, quand hier soir j'ai vu une étoile filante, en rentrant de la musique. Une vraie, bien nette, dans le ciel clair. J'ai enquillé une liste d'au moins onze voeux sans respirer. Direct, comme ça, tcha tcha tcha. L'étoile, elle a dû être surprise, mais j'espère qu'elle va tenir ses promesses, sinon, gare. La prochaine fois, je te demande des trucs irréalisables genre la paix dans le monde et le bonheur pour tous. Alors fais gaffe.
Allez, des bises.
Lundi et mardi la vie c'était pas vraiment un kiwi : mes 3 filles malades , changer les draps 10 fois dans la même journée ... Mais hier soir la vie était un kiwi trop doux et sucré quand ma petite nenette de trois ans me plante ses yeux bleus dans les miens et me dit " tu sais maman moi je t'aime trop " ....
RépondreSupprimerC'est mimi ça, pour une choupinette. Demande-lui, du coup, si elle veut pas t'aider à plier les draps. Oui, même à trois ans.
SupprimerMoi les étoiles elles se barrent quand elles me voient trop de taff les chiennes j'te jure!!
RépondreSupprimerToutes des pestes, poursuit-les, achète une fusée ;-)
SupprimerJe compatis pour le petit oiseau. Chez moi, LE rouge-gorge du jardin vient chiper les graines sous le bec du canard, qui joue les indifférents, dans le genre "prenez mon brave". Les canards sont snobs.
RépondreSupprimerEt il va falloir que je fasse des crêpes. J'avais oublié cette histoire de chandeleur.
Tu as encore quelques jour pour la chandeleur, c'est le 2. Il faudrait demander à la célébrissime Colombe et Linotte ce qu'elle pense du snobisme des canards : entre zoizeaux, ils doivent se comprendre ;-)
SupprimerCet été j'ai percuté un pic-vert... oh pinaise, je l'ai vu s'écraser un peu plus loin sur la route. Il pleuvait comme pas possible mais je suis sortie (en pleurant), pour le ramasser (en pleurant) et le mettre sur le bas-coté (en pleurant aussi)
RépondreSupprimerC'est trop triste de tuer des oiseaux. Sans faire exprès.
RépondreSupprimerTu as bien agi, amie des oiseaux, depuis, tu as une nuée d'étourneaux qui tournent au-dessus de ta maison, mais c'est pas grave, c'est un hommage ;-)
Mais bien sûr, Colombe et Linotte : je l'aime d'amour, c'est toi que me l'as fait découvrir. Elle doit tout savoir des canards.
RépondreSupprimerA propos d'étourneaux, un soir j'étais sur un parking couvert de tôles ondulées. Et bon sang, un énorme nuage d'étourneaux est passé : un plong plong plong étourdissant. Je n'ai osé imaginer ce qu'était devenu le toit.
Ma voiture était bien garée hors plong.
L'étourneau, ça fout les jetons, et j'ai failli avoir un accident un jour à cause d'eux et de leur nuage mouvant qui m’hypnotisait...
SupprimerCes emplumés de canards sont des snobinards, mais c'est surtout pour garder la face depuis que Walt a crée Donald qui se ballade cul nu. Il y a aussi eu le coup d'harpic. Je crois qu'ils ne s'en sont jamais remis.
RépondreSupprimerMerci Colombe Linotte d'éclairer notre lanterne de ton œil expert.
SupprimerTu vois, DOMINIQUE, des snobs, tu avais raison.
Oui, c'est bien ce que je pensais, le canard est snob. Je n'avais par contre pas pensé à Walt et Harpic. Surtout Harpic.
RépondreSupprimerAujourd'hui, c'est le plus heureux des canards : il fait froid et il pleut. Par contre, il est étonné que je ne sois pas dans le jardin avec lui pour rigoler.
Moi non plus, je ne sais pas faire les crèpes ! C'est monsieur qui s'y colle et ça m'arrange bien !
RépondreSupprimerAujourd'hui, c'est chandeleur... tu vas en avoir ? ;-)
SupprimerEncore plus morte de rire que devant le billet de l'Intermaché ! Décidément j'ai du retard à rattraper, merci pour le fou-rire emplumé du soir :-D
RépondreSupprimerJe suis toujours contente quand des gens passent un bon moment ici !
SupprimerReviens quand tu veux ;-)